Élevons nous…

Élevons nous…

Élevons-nous

Décoration florale – Autel de la chapelle des Dominicains.

Mc 16, 15-20

« Ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. »

Élevons nous…

    Tout d’abord, l’Ascension, c’est un départ : «Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.» L’Ascension, c’est la naissance de l’Église. Jésus remet les responsabilités de la construction du monde entre nos mains. Il fait L’Église: il faut aller au bonheur des autres. Jésus ne s’est pas enfermé dans le Temple et il ne veut pas que nous l’enfermions dans nos églises. La vie n’est que dans la marche. Pas d’Église véritable sans que ses membres ne soient en marche ou à l’écoute des cris du monde.

    C’est ça l’Ascension ; risquer de retrousser ses manches, croire en la présence de Dieu aujourd’hui. Savons-nous que Dieu a besoin que nous lui prêtions nos mains, nos yeux, notre cœur pour être présent et redonner un sens à notre monde, un monde qui n’a de place que pour l’efficacité et le concret.

    L’Ascension a de tout temps été conçue comme un mouvement vers le paradis, un état de conscience auquel on adhère lorsque l’expérience terrestre est terminée. Quand nous nous imaginons que Dieu est en haut, au ciel, nous reprenons une conception du monde très ancienne, qui était celle des apôtres et des auteurs de la Bible. Pour aller à Dieu, Jésus est d’abord sorti du séjour des morts et il est remonté sur la terre, il est « resurgi » d’entre les morts (d’où est issu le mot résurrection), pour ensuite monter à la rencontre de Dieu dans l’Ascension.

    Pour nous, aujourd’hui, le mot ciel ne signifie pas la même chose quand on parle de Dieu ou de la nature. Quand nous disons que Jésus est monté au ciel, nous ne comprenons pas un voyage vers un lieu physique dans l’espace. Jésus est simplement là où est Dieu. Dieu est au-delà de nos concepts de lieu ou d’espace. Il est présent à toute la réalité d’une façon si intime que cela dépasse notre entendement.

    Si les disciples se tournent avec autant d’insistance vers le ciel, ce n’est pas seulement sous l’effet de l’extraordinaire, mais c’est dans l’attente de recevoir l’Esprit pour être capables d’aller au devant de leurs frères et sœurs. Alors, vivre l’Ascension, ce n’est pas regarder en l’air ou chercher à imaginer un phénomène céleste extraordinaire. Vivre l’Ascension c’est donner sens à notre vie, c’est contempler la puissance de Dieu qui agit dans notre Église, sur tous et sur chacun.

     Fêter l’Ascension, c’est prendre au sérieux notre mission.

    En résumé, fêter l’Ascension, c’est vraiment cesser de regarder par en haut pour chercher Jésus Ressuscité. C’est prendre au sérieux notre mission. Dans l’Ascension de Jésus, c’est de notre ascension dont il est question. Il ne s’agit pas seulement de la montée au ciel qui doit s’effectuer après la mort, mais de la montée qui doit caractériser notre vie terrestre.

    Sœurs et frères, c’est sur la terre que nous montons peu à peu vers le ciel. Ouvrons nos bras et nos cœurs à ce que nous sommes vraiment, ouvrons-nous à l’autre. C’est notre mission.

Texte d’inspirations diverses.

Lien avec la prédication dominicale de Fr Rémy Bergeret: La Vérité de l’Ascension…