La Foi au cœur de l’épreuve… de Fr Denys Sibre.

La Foi au cœur de l’épreuve.

La Résurrection de la fille de Jaïre

La Résurrection de la fille de Jaïre – Gabriel Max (1878)

Mc 5, 21-43

« Talitha koum »

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »

 

Homélie dominicale de Fr Denys Sibre:

Version phonique:

Version écrite:

La Foi au cœur de l’épreuve.

   Un homme, une femme, en grande souffrance.

   L’homme, c’est JAÏRE, un chef de synagogue. Le voilà face à des amis qui, de leurs propres yeux, ont vu sa petite fille mourir et qui veulent l’empêcher de déranger plus longuement Jésus.

   Et la femme, elle souffre depuis longtemps d’hémorragies chroniques et aucune médecine humaine n’a pu la soulager. Quelle force chez elle ! Quelle détermination il lui a fallu pour se frayer un chemin à travers la foule, dans l’espoir de toucher en cachette le bord du vêtement de Jésus !

   A JAÏRE, prêt à s’effondrer en apprenant la mort de sa fille, Jésus se contente de dire : ‟ Ne crains pas, crois seulement ! ” – Il faudra beaucoup de courage à ce pauvre homme mais il ira loin, il ira même très loin. Il ira jusqu’à croire à l’impossible : le retour à la vie de sa petite fille.

   Et à la femme malade, toute honteuse d’avoir été découverte en flagrant délit de ce qu’on pourrait appeler un enfantillage, Jésus donne cette confirmation : ‟ Ma fille, ta foi t’a sauvée ! Va en paix et sois guérie de ton mal ! ”

    Chez l’un et chez l’autre, tout est dans la foi. Mot central de cet Évangile. Les deux miracles : le retour à la vie de la petite fille et la guérison de la femme sont obtenus par la foi.

   La foi au cœur de l’épreuve, qu’est-ce que c’est ? Une ouverture à Jésus. Notre main dans la sienne. Notre regard rivé au sien. La foi, c’est ne pas lâcher Jésus. C’est croire qu’il est Le Vivant et que sans Lui nous perdons souffle. Lui Seul peut nous faire remonter de l’abîme. Lui Seul est capable de changer nos habits funèbres en parure de joie comme le chante Le Psaume 29.

   Quelle bonne nouvelle !

   Il y a d’autres aspects de cet Évangile qui retiennent l’attention.

  Tout d’abord l’attitude de Jésus devant la mort de la petite fille. Il est là . Plus silence que parole. Il nous laisse une précieuse leçon. Son attitude ne peut qu’inspirer notre conduite.

   Devant quelqu’un qui vient de mourir, laissons nous d’abord heurter et commençons par nous taire, surtout lorsqu’il s’agit d’une mort particulièrement heurtante, celle d’un vivant en pleines responsabilités, celle d’une petite fille, celle d’un innocent ou celle d’un de ces innombrables piétinés de l’existence. Oui, taisons nous d’abord, notre parole risque d’être tellement verbiage, signe d’absence ! Soyons plutôt présents par tout nous même de cette présence paisible, dense, chaleureuse, silencieuse, priante, qui en dit déjà très long, parce qu’elle rejoint les autres là ou les mots ne peuvent atteindre, au tréfonds de leur peine. Un silence qui est à l’opposé de tout mutisme.

   Un autre aspect encore : la femme hémorroïsse et JAÏRE… Oui deux personnes du passé mais aussi deux personnes d’aujourd’hui :

   En elle qui a couru de médecin en médecin, j’aime voir notre génération qui court de systèmes en théories, de maîtres à gourous sans guérir de son mal profond. Si cette génération vient avec foi à toucher le vêtement du Christ, son Évangile, son Église, elle pourra ressentir le frisson de sa guérison profonde.

    JAÏRE aussi a eu  raison, parce qu’il n’y a pas d’autre issue positive au désespoir de l’homme que La Foi.

   En lui, JAÏRE, assailli par les siens qui lui disent : ”A quoi bon la démarche que tu fais ? ” et qui finalement se moquent de lui, j’aime voir l’homme de foi en butte aux sourires et aux railleries. Mais il croit. Il fait confiance. Il a raison parce qu’il n’y a pas d’autre issue positive au désespoir de l’homme : ‟ A qui irions-nous, Seigneur, Toi Seul a les paroles de la vie.

Fr Denys SIBRE op.

Lien vers la décoration florale du jour: La main tendue…