La mesure de l’amour…

 La mesure de l’amour… Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur.

La mesure de l'amour

Décoration florale de l’autel de la chapelle des Dominicains.

Lc 22, 14-23, 56

Lc 23, 1-49

« Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
Et après avoir dit cela, il expira.

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       La mesure de l’amour…

     Pour comprendre le sens profond de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, il faut rafraîchir nos mémoires sur la mentalité juive de l’époque. Selon eux, le Messie devrait être un leader, un chef, un personnage redoutable, quelqu’un qui mettrait en déroute leurs ennemis. En définitive, quelqu’un qui mettrai fin au joug de l’occupation romaine. La foule proclamait sa foi en Jésus comme le messie qu’elle attendait depuis bien longtemps, celui qui devrait déclencher la révolte contre les occupants Romains, pour les chasser tous hors de la ville Sainte. Il est écrit que Jésus entre dans Jérusalem assis sur un petit âne. Ce n’est pas l’attitude d’un guerrier, le petit âne est le signe de la non-violence. C’est la monture des petites gens, des enfants. Et précisément, ce sont surtout les enfants qui le précèdent et l’accompagnent !

       Combattre le mal sous toutes ses formes

     Jésus était vraiment le Messie, mais pas le Messie autoritaire et guerrier que les Juifs attendaient. Contrairement à ce qu’ils pensaient, Jésus n’était pas venu faire la guerre, il était plutôt un serviteur obéissant de Dieu, un Messie humble, c’est la raison pour laquelle, en entrant dans la ville il était monté sur âne. De cette façon, Jésus a prouvé aux juifs qu’il était venu dans ce monde non pas pour faire la guerre à d’autres hommes, mais pour combattre le mal sous toutes ses formes : le péché, l’égoïsme des hommes, l’injustice, l’exploitation de l’homme par l’homme…

     Le récit de la Passion, comme tout l’évangile de Luc, est très sobre. À part la comparution devant Hérode, il ne s’attarde pas sur le déroulement de la passion. Ce qui importe, c’est l’attitude de Jésus et des apôtres.

     Au moment où il écrit, Luc est très conscient des difficultés que rencontrent ceux qui adhérent à la jeune foi chrétienne. Il connaît les persécutions dont ont été victimes les premiers témoins et il a conscience qu’elles ne cesseront pas de sitôt.

     Satan qui s’était retiré au sortir du désert, revient à son heure. C’est à lui qu’est attribuée la démarche incompréhensible de Judas et l’attitude timorée des apôtres.

         Jésus dramatiquement seul…

     Jésus a le souci de notre misère et de notre souffrance. Il fera l’expérience de l’abandon et de la solitude et sera dramatiquement seul. L’incompréhension et le rejet vont se transformer en cruauté: faux témoignages des pharisiens et des grands prêtres, haine de la foule, railleries et tortures des soldats. Au moment où il a besoin d’aide, ses amis dorment et tous ses proches fuiront après son arrestation, l’ami intime ira même jusqu’à dire qu’il ne le connaît pas. Il sera renié.

       La Semaine Sainte

     Sœurs et frères, il y a dans l’histoire du monde une semaine où se sont déroulés tous ces événements. Cette semaine-là, un homme qui était aimé des uns et haï des autres a été condamné et mis à mort. On l’a enseveli, mais le troisième jour il est ressuscité. Cette semaine, on l’appelle La Semaine Sainte, et on la revit chaque année en réactualisant les faits et gestes qui se sont produits sur un coin de notre planète, il y a près de deux mille ans.

     Au cours de la Semaine Sainte, Jésus après être entré triomphalement à Jérusalem, a institué l’Eucharistie et le sacerdoce. Ensuite, par sa passion et sa croix, il a prouvé aux hommes de tous les temps qu’il les aimait, même si le retour attendu n’était pas au rendez-vous. Il a souffert, il est mort…

     D’année en année, les cérémonies de la Semaine Sainte nous font revivre ces événements, elles nous rappellent que c’est pour nous et à cause de nous qu’ils se sont produits.

       Il y a ceux qui aiment…

     Sœurs et frères, lorsqu’on on aime quelqu’un on tient à s’unir à lui pour partager ce sentiment. Si l’on déteste quelqu’un, on s’arrange pour s’en tenir à distance, et ne pas même penser à lui! Sans amour et sans haine, on est indifférent.

     Juste avant sa mort, Jésus a rencontré toutes ces catégories de gens. La commémoration de cette semaine particulière de sa vie débute aujourd’hui, le dimanche des Rameaux : à quelle catégorie pensez-vous appartenir ? A celle de ceux qui aiment, de ceux qui haïssent, ou de ceux qui sont indifférents?

     Je sais que si vous venez juste de terminer la lecture ces lignes, c’est forcément à la première, à celle de ceux qui aiment, et je vous souhaite à toutes et à tous une bonne Semaine Sainte.

Texte d’inspirations diverses.