Liturgie florale – Autel de la chapelle des Dominicains.
Mt 4, 1-11
Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable.
La tentation vaincue …
La « stratégie » de Dieu pour amener les hommes sur le chemin du Royaume n’a jamais varié. Le Sauveur devait être à la fois Dieu et homme !
Celle de Satan a toujours été à l’encontre de celle de Dieu ! En utilisant la tentation, il cherche à dissocier en Christ, le Divin et l’humain. Association magique, et surtout divine, pour nous conduire au Salut.
Au désert, Satan s’est donc efforcé de faire renoncer Jésus, soit à son humanité, soit à sa divinité pour saborder leur association. En agissant ainsi, il pensait contrarier durablement le projet du Christ de sauver l’humanité. N’ayant pas réussi son coup avec Jésus, il le renouvelle avec nous en tentant de scinder notre identité. Son but, séparer notre humanité propre et notre filiation à Dieu !
Ainsi, restons sur nos gardes, et ne rentrons surtout pas dans son jeu ! Continuons à être pleinement humains, mais demeurons aussi les enfants de Dieu. Imitons Jésus qui a su résister au tentateur, et qui nous aidera dans notre combat avec Satan.
Le Carême est le moment idéal pour débuter, ou intensifier ce combat grâce aux moyens sacrés que l’Église nous offre : le jeûne, la prière et l’aumône.
Comme le précisera Fr Denys Sibre dans son homélie dominicale, la vie d’un chrétien est un éternel combat. Une résistance permanente aux diverses tentations dont le diable jonche notre route.
D’abord, résister à la première tentation qui est d’atteindre, ou de dépasser quotidiennement notre limite de satiété. Ensuite ne pas se laisser aller à celle également très répandue de de la possession, de « l’avoir ». Si ce côté matériel réussit à prendre le pas sur notre vie, il nous fera oublier Dieu et toutes ses recommandations. De ce fait, nous accepterons la régression, voire la mort de la part d’humanité qui est en nous. Nous deviendrons une machine à consommer, dépourvue de son âme, et de l’Esprit qui l’habite.
La deuxième tentation est celle du paraître. Oh ! Qu’elle est forte de nos jours, cette celle-là ! En mettre plein la vue aux autres … L’éternelle bagarre entre l’être et le paraître. Le faux-semblant et le vrai ! Que ces quarante jours qui viennent nous laissent le temps de chasser ce côté « frimeur » qui est en nous, pour n’être vraiment plus rien d’autre que nous-mêmes, humbles, fils et filles de Dieu.
La tentation suivante est celle du pouvoir. Celle qui nous pousse à vouloir dominer les autres, d’une certaine manière à les asservir, en les maintenant dans la dépendance et la soumission.
Bien entendu frères et sœurs, ce Carême nous invite à lutter pour échapper à ces trois tentations essentielles de « l’avoir », du paraître, et du pouvoir. Pour effectuer cette croisière thérapeutique il faut d’abord lever l’ancre. Se détacher du quai qui nous a retenu jusqu’à présent. Autrement dit, s’arracher à ce qui nous emprisonne et nous paralyse. Et la liste est longue de tout ce que nous devons laisser sur le rivage.
Frères et sœurs n’hésitez pas à larguer vos amarres. Prenez le large pour mieux vous rapprocher de Dieu et aussi vous aider à mieux cerner les besoins de vos frères.
Partez en voyage dès aujourd’hui, destination « la route du Royaume ». Cette croisière purificatrice vous fera le plus grand bien… et au bout, la rencontre que l’on attend tous. C’est maintenant le jour du salut. N’hésitons plus, faisons un effort pour nous rapprocher de notre Sauveur.
Celui qui a donné sa vie pour nous !
Texte d’inspirations diverses.
Lien vers la prédication du jour de Fr Denys Sibre : Dans le silence du désert.