Partageons la joie des mages… de fr Damien Duprat.

La joie et l’adoration des mages.

Partageons la joie des mages

Peinture de Matthias Stom – vers1600-1650

Mt 2, 1-12

 » ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe. « 

.   

Homékie du jour

 

de fr Damien Duprat: Partageons la joie des mages.

 

Version phonique:

Version écrite:

Partageons la joie des mages…

   Chers frères et sœurs,

   Dieu est le même, hier, aujourd’hui et pour l’éternité (cf. He 13,8). Quand Jésus est né à Bethléem, Dieu a fait connaître cette naissance aux mages grâce à une étoile. Cela a été un signe unique donné à ce moment-là, mais aujourd’hui encore, Dieu, dans sa grande bonté, nous donne des signes de sa présence.

   Et d’une certaine manière, l’humanité est aussi toujours la même. La soif de Dieu qui a mis les mages en route vers Jérusalem, cette soif habite toujours le cœur de l’homme. Mais chacun est libre de tenir compte ou pas de cette soif qui est en lui. L’étoile annonçant la naissance du Sauveur était visible de tous ; pourtant, seuls quelques-uns ont compris ce signe, seuls quelques mages ont estimé que cela méritait de faire le voyage pour venir l’adorer.

   Aujourd’hui aussi il y a des chercheurs de Dieu. En observant le monde, ses merveilles, la manière dont il fonctionne, en contemplant aussi l’humanité qui est l’image de Dieu, il est possible de déceler des signes de l’existence et de l’action du Seigneur. Tel était le regard que les mages portaient sur la création, et cette contemplation les a conduits non pas à adorer des éléments du monde, ce qui aurait été de l’idolâtrie, ni à diviniser le monde dans son entier (c’est le panthéisme) ; ils ne sont tombés dans aucune de ces deux erreurs, mais ils ont su voir dans une étoile un signe qui les informait de la naissance du roi des Juifs.

   Et il est important de voir que l’étoile ne les a pas conduits d’emblée jusqu’à Jésus ; mais puisqu’ils avaient compris qu’il s’agissait du roi des Juifs, ils se sont rendus à Jérusalem.

   La démarche qu’ils ont accomplie vous fait peut-être penser à telle ou telle personne que vous connaissez, qui se pose des questions sur Dieu et qui s’intéresse à l’Église ; et cette personne vous a peut-être posé des questions sur Jésus, sur la Bible…

   J’espère d’ailleurs que vous vous posez aussi des questions sur la foi ; c’est grâce aux questions que l’on trouve des réponses et que l’on progresse dans la connaissance de Dieu. Dieu peut être connu, il se donne à connaître. N’allons pas nous imaginer qu’on ne peut rien connaître de Dieu, et que les hommes sont laissés à eux-mêmes avec leur soif de transcendance ; dire cela c’est mépriser la Révélation divine ; le Fils unique du Père a pris la peine de venir vivre en notre chair, de nous parler de son Père et d’accomplir au cœur de l’humanité les œuvres du Père.

   Bien sûr nous ne pouvons pas comprendre totalement qui est Dieu, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons rien savoir de certain sur lui. D’ailleurs cela est vrai aussi pour les personnes que nous connaissons, même pour nos plus proches, et même pour chacun de nous par rapport à lui-même : de nouvelles facettes de nos personnalités se révèlent peu à peu, que nous avons à découvrir ; mais nous avons bien la capacité de nous connaître les uns les autres en vérité. Cela vaut aussi pour Dieu : il s’est donné à connaître. Il convient que nous honorions cette démarche qu’il a faite, en prenant connaissance de ce qu’il nous révèle de lui. Il est important de nous former à ce sujet, notamment en lisant la Bible, dont le contenu est quand même beaucoup plus intéressant que beaucoup d’autres choses qui nous sont proposées. Pour vous former, vous le savez il y a aussi par exemple les conférences organisées au centre Lacordaire ou dans d’autres lieux de formation de qualité.

   Connaître Dieu, c’est d’autant plus nécessaire pour nous que nous avons besoin de lui ! Il est notre Créateur, et même si nous n’y pensons pas, c’est déjà lui qui donne à chacun « la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17,28). Autant Dieu n’avait aucunement besoin de nous créer ni de se révéler à nous, autant nous avons en permanence besoin de lui. Dieu sait que sans lui nous serions perdus, et c’est par amour pour nous qu’il a mis en œuvre sa puissance pour vaincre la mort : c’est pour cela qu’il s’est incarné. Lui seul détient cette puissance de ré-ouvrir pour nous les portes du Ciel ; il est la seule lumière capable de tirer l’humanité hors des ténèbres où elle marche ; c’est pourquoi saint Pierre a proclamé (Ac 4,12) : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »  Toute personne a besoin d’être sauvée, et elle ne peut être sauvée que par lui, même si elle ne le sait pas, même si elle n’y pense pas, et même si elle le nie. « La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. » (Rm 8,19).

   De même que les mages ne se sont pas trompés en venant à Jérusalem pour trouver le Christ, de même ceux qui cherchent Dieu aujourd’hui ont raison quand ils s’adressent à l’Église, c’est-à-dire aux membres qui la composent, autrement dit chacun de nous. Oui, l’Église établie par Jésus lui-même comme son corps est le lieu où il se rend continuellement présent, proche, accessible ; elle est la communauté dans laquelle le Christ rend disponibles les trésors de sa grâce et de son salut ; aucun péché, rien ni personne n’a le pouvoir d’empêcher le Christ de se donner lui-même à quiconque vient le solliciter à travers son Église.

   Si cela vous arrive, si quelqu’un vous interroge sur Dieu, n’ayez pas peur de lui donner une réponse de foi ; c’est pour cela aussi qu’il est important de se former : pour être en mesure de rendre compte de l’espérance qui est en nous, comme dit encore saint Pierre (cf. 1 P 3,15). On peut affirmer comme vraies des vérités de la foi sans pour autant manquer de respect à ceux à qui nous parlons ; notre confession de foi laisse libres nos interlocuteurs d’adhérer ou non à ce que Dieu lui-même nous a révélé et que nous ne faisons que transmettre. Tous ont soif de vérité, et quand on a le bonheur d’avoir reçu la Révélation faite par Dieu lui-même, c’est un service inestimable que l’on rend aux autres en leur transmettant cette Révélation.

   Chers parents, chers grand-parents, vos enfants, vos petits-enfants ont besoin que vous leur parliez de Jésus ! Ne les privez pas de la connaissance du Sauveur ! C’est de votre part une preuve d’amour que de leur faire connaître le Christ, la seule vraie lumière qui éclaire tout homme !

   Les mages se sont réjouis d’une très grande joie en voyant l’étoile, nous a dit l’Évangile. Ils n’avaient pas encore vu Jésus, mais la vue de l’étoile qui les conduisait vers lui leur a déjà procuré cette joie. Comme eux, nous marchons dans la foi et dans l’espérance de voir Jésus face à face un jour pour l’éternité ; que la joie des mages soit donc aussi notre joie dès aujourd’hui.

Fr Damien Duprat op.

Lien vers la décoration florale du jour: Partir à sa recherche.