Père, Fils et Saint-Esprit… de Fr Denys Sibre.

Père, Fils et Saint-Esprit.

La Sainte Trinité d'Alexis Isaev - 2010

La Sainte-Trinité d’Alexis Isaev – 2010

Jn 16, 12-15

 Tout ce que possède le Père est à moi ; L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

 

Homélie dominicale

 

de Fr Denys Sibre:

 

Version phonique:

Version écrite:

     Père, Fils et Saint-Esprit.

    En cette fête de la Sainte Trinité, je repense à ce que me disait un jour quelqu’un lors d’un partage d’Évangile : ‟ La Trinité, trop compliquée à comprendre ! En tant que chrétiens allons à l’essentiel ! Jésus Christ et l’Évangile… le reste !… ”

    Bien vite, je lui ai répondu : ‟  Si! Si ! La Trinité, c’est essentiel, c’est même l’essentiel! Tout l’Évangile en parle! ”

    C’est vrai, Jésus a singulièrement aiguisé notre curiosité. C’est vrai qu’il a parlé de Celui qu’il appelle son Père. C’est vrai qu’il a parlé de Celui qu’il appelle l’Esprit Saint. Et c’est vrai aussi qu’il a parlé de lui-même, et pas qu’un peu. Il nous a laissé entendre qu’à l’intime de la Trinité tout est relation. Tout est communion. Tout est Amour. Chaque personne est un don total pour les deux autres. Et toutes les trois se donnent à connaître à l’homme.

    Le Père, c’est le Puits de la vie. La Source de l’Amour. A chaque battement de notre cœur, nous nous recevons de lui. Il est toujours sur le seuil de sa maison, attendant le retour du prodigue, toujours prêt à pardonner, ne prenant jamais le parti de voir l’homme s’en aller loin de lui. Alors cessons de considérer Dieu le Père comme un juge à l’affût de nos frasques. Cessons d’avoir peur de ce Dieu qui est le meilleur des pères. N’est pas chrétienne la religion qui montre Dieu comme un surveillant ou un chef de chantier. Oui, laissons-nous aimer par le Père et endormons-nous tranquilles chaque soir dans le creux de ses deux mains.

    Et le Fils. C’est l’Emmanuel. Dieu fait homme. Dieu et homme tout à la fois, venu partager notre vie et notre mort. Vraiment Dieu avec nous. Vraiment Dieu chez nous. En prenant l’attitude opposée à celle d’Adam, il est devenu le premier de cordée de la nouvelle humanité ; balisant par son exemple le chemin qui nous conduit au Père. C’est un grand frère qui n’a rejeté personne et qui n’a cessé de dire que la seule vraie mesure est celle de l’amour.

    Et le Saint-Esprit. C’est le Saint Souffle qui nous est envoyé et par le Père et par le Fils. Ce souffle qui sanctifie et qui rappelle tout ce que Jésus a dit. C’est lui et pas un autre qui nous apprend à dire ‟ papa ” à notre Père. Ne peut appeler Dieu son Père que celui qui se sait fils. L’Esprit-Saint n’a d’autre ambition finalement que de faire de chacun de nous un chrétien à l’image du Christ. Avec discrétion et grande patience, il travaille nuit et jour au cœur des aventures humaines, tant personnelles que collectives. Dans l’Église, et hors l’Église il est l’Amour en personne qui ne connaît pas de frontière.

    Voilà, frères et sœurs, bien pauvrement balbutiée la Trinité Sainte qui vit au fond de nos existences. Oui, la Trinité Sainte nous habite. Tous nous sommes Demeure de Dieu. Mais nous n’y pensons pas assez ! Pour pressentir ce mystère qui nous habite, il faut sans aucun doute beaucoup d’écoute profonde, de prière vraie, de présence à soi et aux autres, plus d’amour, plus de foi lucide et éclairée.

    Si dans notre attitude chrétienne, nous ne nous attachons qu’au Père en estompant le Fils et l’Esprit, nous risquons tôt ou tard de tomber dans un vague déisme : Le Dieu de ma raison, de mes projets, de mes projections mais pas le Dieu vivant révélé en Jésus-Christ.

    Si dans notre attitude chrétienne, nous ne nous adressons qu’au Fils en laissant plus ou moins de côté le Père et l’Esprit, nous risquons de tomber dans un humanisme à vague réminiscence chrétienne et ce Christ là ne sera finalement qu’un homme comme les hommes mais pas le Dieu fait homme venu sauver tous et chacun.

    Et si dans notre attitude chrétienne, nous n’avons d’attention que pour l’Esprit-Saint, laissant de côté le Père et le Fils, nous serons alors menacés d’un illuminisme inconsistant où nous confondrons les agitations de notre esprit et la force vive de l’Esprit-Saint.

    Il faut toujours tenir les trois ensemble : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Là est la bonne santé de la foi chrétienne.

    Souvent, dans mon ministère, on m’a dit : ‟ Mais qui est-il ton Dieu ? ”

    Alors, j’ai répondu : ‟ Tout ce que je sais de Lui c’est que son Amour m’a touché et que sa grâce ne cesse de m’accompagner. ”

    J’ai encore répondu : ‟ Tout ce que je sais de Lui, c’est que ça vaut la peine de le chercher et qu’il est toujours là quand vient l’épreuve et que tout semble perdu. ”

    Frères et sœurs, tous ensemble confessons le Dieu,Père, Fils et Saint-Esprit, c’est ce que nous allons faire dans un instant en proclamant le symbole de notre foi.

Fr Denys Sibre op.

Lien vers la décoration florale du jour: Trois personnes distinctes en une seule…