Prier aujourd’hui… de Fr Denys Sibre.

Prier aujourd’hui… comme hier… et demain.

Prier aujourd'hui

Jn 17, 11-19

 » Sanctifie-les dans la vérité: ta parole est vérité. »

 

Homélie dominicale de Fr Denys Sibre: prier aujourd’hui…

Version phonique: (veuillez nous excuser pour l’enregistrement partiel)

Version écrite:

     Prier aujourd’hui.

    Vous l’avez sans doute remarqué, dans la liturgie de la Parole de ce dimanche, il est surtout question de la prière.

    En effet, dans l’Évangile, le Christ prie son père, lui demandant, avant son départ, de garder ses disciples et son Église dans l’unité et la fidélité, en tout temps, mais plus encore à l’heure de la persécution.

    Et dans la première lecture, les Apôtres, accompagnés de frères et de quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, sont rassemblés depuis le soir de l’Ascension dans la chambre haute d’une maison de Jérusalem: ils prient dans l’attente de la venue de l’Esprit-Saint. Ils prient aussi avant de choisir un successeur à l’Apôtre Judas qui s’en est allé dans les conditions que l’on sait.

    Frères et sœurs, durant ces jours qui nous conduisent à Pentecôte, nous sommes nous aussi en situation de chambre haute. Essayons d’avoir les mêmes dispositions que nos aînés de Jérusalem : attitude vraie, humilité de cœur, prière intense.

    PRIER… Ah ! Plus d’un de dire que ce n’est pas chose facile. En ce domaine les obstacles ne manquent pas. Des obstacles qui rendent parfois bien laborieuse notre démarche.

    Un obstacle souvent évoqué : la pression des urgences, le manque de temps.

   Dans le fil des jours ouvrables, nous avons tous, sauf exception, beaucoup à faire. C’est une réalité, mais souvent quand on regarde de près nos emplois du temps, on découvre qu’il y a toujours des interstices de liberté.

    Le manque de temps peut être une mauvaise excuse. Quand on aime quelqu’un, on trouve toujours un moment pour lui parler, pour prendre de ses nouvelles, pour lui donner de nos nouvelles.

    Finalement, osons le dire, la première urgence ou plutôt l’urgence fondamentale, c’est sans aucun doute la prière. Elle ne fait pas nombre avec les autres. Elle les porte toutes. En ce domaine, ce n’est pas la longueur qui compte mais la densité de l’amour qu’on lui apporte.

    Aimer Dieu, c’est avant tout préférer Dieu. Et cette préférence nous fera presque toujours trouver le temps.

    Un autre obstacle sur la route de la prière : l’encombrement intérieur.

    Dans les moments où nous essayons de faire de la place en nous, telle image, tel visage, telle personne viennent occuper le champ de notre conscience. C’est ce qu’on appelle les distractions.

    Beaucoup de maîtres spirituels conseillent de ne pas se raidir à ce niveau, mais plutôt d’intégrer les distractions dans la démarche de la prière. Oui, faire des distractions une occasion de prière ! Par exemple, telle personne envahit notre champ intérieur… Eh bien, prions pour elle… L’autre n’est jamais un gêneur dans la prière. Tout dépend de la manière de le porter en nous. A quel étage nous habite-t-il ? Il faut le pousser en cette part de nous même ou Dieu habite et que nous fait rejoindre la prière. Mais oui, parlons à Dieu de l’autre, et aimons le de l’amour même dont nous aimons Dieu. C’est ainsi que nous grandirons dans le chantier de la charité et de la vie spirituelle.

    Encore un autre obstacle : l’ennui :

    Nous sommes de chair et de sang. Dieu, lui, est Esprit. Lui faire face dans la foi nous place bien souvent dans ce qu’on appelle un trou d’ombre. Et puis, peu à peu, peuvent se mêler la fatigue, la morosité, le doute même. Est-il vraiment là ? Si souvent, on entend rien de lui ! Tout peut devenir désertique, éprouvant ? L’ennui, c’est peut-être le désert en nous.

    Alors quoi faire ? Essayons de ne pas abandonner la partie. Surtout ne doutons pas de la présence de Dieu. Il est là plus qu’on ne le pense. Jamais Il ne déserte nos existences.

    C’est peut-être l’occasion pour nous de quitter une certaine image de Dieu pour une autre image de Dieu, plus vraie… Celle du Dieu vrai, Ami des hommes. Ce dieu si bon qui fait route avec nous jour après jour.

    Osons nous le dire, si nos rencontres avec Dieu connaissent parfois bien des obstacles, c’est surtout parce-qu’en toute candeur, nous prétendons avoir l’initiative. Or, c’est toujours Dieu qui commence. Dieu est parole. Dieu est amour. Il adresse le premier à l’homme une parole d’amour. A l’homme d’accueillir cette parole avec un cœur qui accueille, un cœur qui écoute. C’est d’abord cela la prière. Et c’est seulement après avoir écouté que je puis parler à Dieu, par le biais de la demande, de la supplication, de la louange, de l’action de grâce.

    Frères et sœurs, essayons de devenir toujours plus des priants. Prenons le temps d’écouter Dieu qui s’adresse à nous. Ne craignons pas ensuite de lui parler. Dans le compagnonnage de l’Esprit-Saint qui est le grand Artisan de notre prière.

Bonne route à vous tous vers Pentecôte.

Fr Denys Sibre op.

Lien vers la décoration florale du jour : La prière de Jésus…