Dieu fait sa demeure en nous
Jn 14, 23-29
« Mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et,
chez lui, nous nous ferons une demeure « .
de Fr Arnaud Blunat.
Version phonique:
Version écrite:
Dieu fait sa demeure en nous
Ces jours-ci, vous avez peut-être vu ce très beau film intitulé : Lourdes.
Comment ne pas être touché par ces hommes et ces femmes qui cherchent à vivre, à guérir, à être plus heureux ? Ils viennent chercher auprès de Marie un soutien, un réconfort. Marie est une mère à qui on peut se confier, et qui intercède pour nous auprès de Dieu. ces hommes et ces femmes découvrent aussi tout un peuple de gens semblables à eux et différents d’eux. Chacun a son histoire, ses fragilités, ses fractures, mais aussi sa force étonnante pour continuer malgré l’épreuve.
Cette humanité qu’on voit à Lourdes, et dans bien d’autres sanctuaires, c’est elle qui un jour sera rassemblée dans la Ville Sainte dont nous parle l’Apocalypse : cette cité qui est centrée sur l’Agneau, éclairée par la présence lumineuse du Christ, vainqueur de la mort. La Jérusalem nouvelle réunira tous les peuples dans cette paix qui vient de Jésus :
« je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix », non pas à la manière du monde, mais au prix de ma vie, signe de mon amour pour vous.
Dans la vie éternelle, Dieu sera tout en tous. Vivre en Dieu, ce sera tout autant :
Garder la parole de Jésus, se laisser aimer par le Père, et se laisser conduire par l’Esprit Saint.
1) Garder la parole de Jésus :
C’est la Parole qui vient du Père et qui nous a été communiquée par son Fils. Cette parole, nous devons l’écouter, la méditer, la conserver en nous à l’exemple de Marie, qui conservait tout dans son cœur, nous devons la cultiver, pour qu’elle nous nourrisse et nous fasse vivre. La Parole de Dieu doit avoir une place toute particulière dans notre existence, au milieu de tant de flots de paroles, d’informations, dont l’importance, la qualité et la vérité sont très variables. La Parole de Dieu ne peut s’accueillir que dans le silence de la prière, dans un cœur qui écoute et se tient à l’écart du bruit du monde.
2) Se laisser aimer par le Père :
En gardant la parole Jésus, on peut percevoir l’Amour du Père, cet amour « source », un amour qui ne change pas, qui ne varie pas, et en qui tout amour trouve sa juste mesure et son équilibre. Nous avons l’audace de prier Dieu en disant « Notre Père », sachant qu’il est le seul à pouvoir accueille chacun de nous d’une manière inconditionnelle, car il connait nos désirs, nos difficultés et nos doutes. L’amour du Père poussera toujours celui-ci à sortir à notre rencontre, et ne se satisfera pas de voir un seul d’entre nous éloigné, déçu, découragé, triste ou en colère. Le Père nous attend pour la célébration de son amour, pour la fête de ses Noces avec l’humanité.
3) Se laisser conduire par l’Esprit Saint :
Pour que nous puissions vivre dans la communion du Père et du Fils, Dieu nous communique son Esprit Saint. L’Esprit nous a été donné mais nous devons toujours le redemander, sans quoi nous ne tournons que sur nos propres réserves. Il a une triple fonction : il nous aide à nous rappeler les paroles de Jésus, il nous aide à les comprendre, il nous aide à agir selon la volonté de Dieu. L’Esprit fait la vérité en nous et nous conduit à la Lumière. Il permet ce discernement pour réaliser les choix appropriés, adaptés, salutaires.
La première communauté chrétienne, inspirée par l’Esprit, a ainsi ouvert la porte aux païens, les autorisant à ne plus suivre certaines coutumes juives. Saint Paul se battra pour dire que la circoncision ne sert pas à obtenir le salut. Ce qui compte c’est de suivre le Christ, d’être fidèle aux paroles de Jésus. On peut entrer dans la communauté chrétienne avec des coutumes particulières issues d’une culture, d’une tradition. L’Église n’oublie pas pour autant l’héritage du judaïsme, mais elle a bien compris que seul Jésus peut conduire à son accomplissement toutes les promesses faites à Israël. C’est bien au Christ que nous devons appartenir, même si nous venons de tel ou tel horizon culturel.
Car c’est cette belle symphonie que Dieu nous invite à jouer, une partition qu’il ne cesse d’écrire, et qui se joue déjà au ciel. Nous en découvrons des fragments durant toute l’histoire humaine, mais au ciel nous pourrons en découvrir toute la richesse, l’intensité et la beauté. Au fond, chacun de nous pourra laisser résonner sa note particulière, parce qu’elle sera toute pleine de l’amour du Dieu vivant, puisque Dieu vient dès maintenant demeurer en nous.
Voilà le grand mystère que Jésus nous révèle : le Père et le Fils, avec l’Esprit qui les unit, ont choisi de faire en chacun de nous leur demeure.
Dieu est bien souvent là où les hommes ne l’attendent pas. Mais il n’est pas là où trop souvent les hommes veulent le placer. Dans la violence, le meurtre, la discorde, Dieu ne peut être. Seul l’homme, aveuglé, replié, enfermé en lui-même, se perdra pour toujours. Nous en avons que trop souvent le spectacle en voyant les déchainements de haine et les débordements de fanatisme qui souillent notre monde.
De son côté, l’Église d’aujourd’hui doit encore demander l’Esprit Saint pour discerner les réajustements et les changements qu’elle doit réaliser. Si le monde a de la haine contre elle, c’est parce qu’elle possède les trésors dont il est jaloux. Mais on ne peut pas s’emparer de l’Amour et des trésors de la vie éternelle, sinon en gardant la parole de Jésus, en se laissant aimer par le Père et en se laissant guider par l’Esprit Saint.
Frères et sœurs, soyons-en sûrs : il n’y a que le Christ qui puisse faire toute chose nouvelle, et conduire les hommes à la joie du Salut. Avec Marie, il oriente ainsi tous ceux qui cherchent le bonheur, il les invite à le suivre en lui restant fidèles.
Frère Arnaud Blunat op
Lien vers la décoration florale du jour: Le souvenir de ce que j’ai dit…