Veuillez nous excuser de ne pouvoir publier l’enregistrement phonique de l’homélie dominicale de Fr Benoît-Marie Simon, et les illustrations qui l’accompagnent.
Veuillez trouver ci-dessous la version écrite de la prédication dominicale.
Mc 10, 2-12
» Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
Soyons humbles et sincères…
Voilà un Évangile qui touche un point sensible, objet de discussions et de dissensions, même entre nous ! Pourtant, l’enseignement du Christ est très clair, alors même qu’on lui présente les difficultés à vivre la fidélité exigée par le sacrement du mariage. Difficultés, par conséquent, qui ne datent pas d’aujourd’hui, et que le Christ n’ignore pas. C’est donc en pleine connaissance de cause qu’Il exclut toute possibilité de se remarier, en des termes qui, il faut bien le reconnaître, ne laissent aucune marge d’interprétation, à la différence de certains discours qu’on peut entendre ici ou là.
On serait tenté de dire : ces paroles sont rudes, qui peut les entendre ? Aussi, nous sommes invités à lire la première partie de cet évangile, à la lumière de la seconde. Et cela change tout, parce qu’au lieu d’être en face d’une montagne infranchissable, on se trouve devant un Père qui nous tend la main. C’est ce que ces paroles de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus expriment avec force : « Ah! si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance« .
De toute évidence, en effet, le respect absolu, quoi qu’il en coûte, de l’indissolubilité du mariage fait partie des exigences du Royaume. Il faut donc accueillir cet enseignement du Christ avec un cœur d’enfant.
Or, ce qui caractérise un enfant, c’est qu’il a conscience de devoir tout apprendre de ceux qui sont plus sages que lui. Voilà pourquoi, il ne conteste pas. Bien plus, il ne perd pas son temps à raisonner : il se fie sans réserve à ce qu’on lui dit.
Et si, d’aventure, il se sent incapable d’accomplir ce qu’on exige de lui, au lieu de se révolter ou de faire tout ce qu’il peut pour contourner la difficulté, il demandera humblement qu’on vienne l’aider. Et il sait qu’il ne sera pas abandonné !
Frères et Sœurs, efforçons-nous d’écouter les préceptes du Seigneur dans ces mêmes dispositions. D’autant plus que les apôtres ont obligé le Christ à préciser sa pensée, en affirmant de façon catégorique que rien jamais ne justifie la possibilité de relations conjugales, en dehors d’un premier mariage !
A ceux qui objecteront qu’on pourrait permettre de nouveau, aujourd’hui, ce que Moïse a concédé en son temps, je ferai observer trois choses.
D’abord, le Christ à bien précisé que c’était Moïse qui était à l’origine de cette exception, non pas Dieu. Or, on ne peut pas préférer une parole humaine, fusse-t-elle celle d’un prophète, à la parole de Dieu lorsqu’Il révèle que le mariage a été créé indissoluble !
Et puis, de toute façon, il n’en allait pas ainsi au commencement. Or, le Christ vient justement rétablir ce que le péché a détruit. Par conséquent, atténuer si peu que ce soit les paroles de cet Évangile, c’est revenir en arrière… soit tout le contraire d’un progrès.
Enfin, on ne peut pas vouloir retourner au régime de l’Ancienne, Alliance lorsque cela nous arrange, et le reste du temps proclamer qu’il est caduque !
Soyons sincères : si nous cherchons des accommodements aux paroles, pourtant très claires et très catégoriques, du Christ, c’est parce que nous n’arrivons pas à les mettre en pratique, et que, par conséquent, elles nous condamnent.
Et pourtant, il suffirait de se reconnaître pécheur et d’appeler au secours, comme un petit enfant, pour découvrir que la conversion est toujours possible, car « à Dieu tout est possible« , et Il ne cesse jamais de travailler à notre salut.
Frères et sœurs, n’en doutons pas, si nous ne sommes pas capables d’affronter les difficultés concernant la sexualité dans cette lumière de l’esprit d’enfance, nous ne le ferons pas non plus dans les autres cas. Or le Christ, toujours dans cet évangile, nous enseigne que c’est une condition sine qua non pour entrer dans la vie éternelle.
Comprenons-bien : lorsque le Christ demande quelque chose de difficile, il vient à notre aide. Il s’agit par conséquent, pour reprendre la parabole de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, de « lever notre petit pied », en se relevant immédiatement, chaque fois qu’on tombe. Et c’est de cette façon que nous deviendrons comme les enfants auxquels le Christ a promis le royaume des Cieux !
Normalement, lorsque le 7 octobre ne tombe pas un dimanche comme cette année, on célèbre la Vierge du Rosaire ! Or, ce qui frappe dans la récitation du chapelet, c’est qu’on enchaîne indéfiniment des Ave Marie. Un peu comme les enfants rabâchent leur leçon.
Sauf que, ici, il ne s’agit pas d’apprendre un texte par cœur…
Quel est donc le sens de cette répétition ?
Sans doute, c’est un moyen de prendre, peu à peu, l’habitude de prier tout le temps. Mais surtout, dans la mesure où cette récitation n’est pas quelque que chose de mécanique, elle nous transforme. En effet, lorsqu’on demande une faveur à quelqu’un, au tout début on ne peut s’empêcher d’y mettre une certaine présomption… et puis, à force de devoir recommencer, notre prière devient plus pauvre, donc plus juste.
Décidément, l’humilité est la clef, la solution de tous nos problèmes… Encore faut-il préciser qu’il s’agit de l’humilité, bien particulière et peu banale, qui demande à un adulte de redevenir comme un petit enfant !
Fr Benoît-Marie Simon op.
Lien vers la décoration florale du jour: Restez unis !