Décoration florale – Autel de la chapelle des Dominicains
Mc 1, 40-45
» Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Impurs et victimes d’exclusion…
En premier lieu, l’évangile met en scène la guérison d’une maladie cataloguée impure par la législation juive. Pour les juifs du temps de Jésus la lèpre n’était pas une maladie parmi d’autres. La lèpre était une impureté, les lépreux étaient victimes de l’exclusion de la société et de la communauté religieuse. De véritables « intouchables ».
Bien entendu Jésus touche le lépreux pour le guérir. En cela il transgresse la loi juive qui l’interdisait. Mais, dans le seul but final et louable de rendre possible la réintégration de cet homme au sein de la communauté.
En outre, être lépreux à l’époque de Jésus avait quelque chose d’horrible, tout lépreux était exclu de la société. Le lépreux de l’évangile est victime d’un tabou social et religieux qui illustre les méfaits de l’ignorance, des préjugés et tout simplement la peur de l’inconnu. Au diable les tabous, quand il s’agit de secourir un malheureux! L’amour incite Jésus à transgresser la loi. C’est ça vivre l’Évangile. Ce lépreux avait autant besoin d’être touché que d’être guéri physiquement.
Enfin, le symbole du lépreux demeure très actuel. Tout comme Jésus a été disponible pour ce lépreux, il l’est aussi encore et toujours pour nous. Il éprouve de la compassion envers nous, et il désire nous guérir de notre lèpre, si nous venons simplement vers lui. Et nous devons à notre tour aller vers les malheureux comme Jésus l’a fait, et nous incite à le faire.
D’une certaine façon, cet évangile nous invite donc à répondre à la question : Qui sont ces « intouchables » de nos jours, au XXI siècle.
– Ce sont ceux qui vivent dans les bidons-villes partout dans le monde, les sans travail et les sans-abris, les ex-prisonniers qui peuvent avoir beaucoup de mal à reprendre leur place dans la société, les gens sous l’emprise des drogues, ou sous celle d’un dictateur.
– Ce sont aussi, les gens que l’on enferme dans des prisons secrètes (hé oui ! il y en a toujours), des prisons d’État, et qui sont torturés, les personnes âgées qui attendent la mort dans l’isolement et l’abandon. Et bien sûr, des vagues d’immigrants qui arrivent aujourd’hui par milliers, qui fuient la violence ou la grande pauvreté, parfois les deux réunies.
Il y a tellement de lépreux et d’exclus dans notre société moderne !
Être en contact avec ceux et celles qui souffrent est essentiel à notre engagement chrétien. Derrière l’image de la lèpre, nous retrouvons toutes nos fragilités, ce qui nous défigure et nous ronge de l’intérieur, tout ce qui nous empêche d’être un membre à part entière de la communauté humaine, et d’offrir, de partager ce que nous avons reçu.
En fait, c’est une réalité, nous avons tous besoin de la tendresse de Dieu. Suivons l’exemple du Christ, à apporter un peu de réconfort et d’espérance à ceux et celles qui sont malades, rejetés, oubliés, et qui ont tant besoin de ne plus se sentir seuls.
Donc, n’oublions pas tous les « lépreux » devant nos porte. Nous nous devons de faire tomber les barrières que dressent les hommes entre-eux, les fossés de dégoût, de répulsion, de mépris, de peur et d’agressivité qu’ils creusent malheureusement trop souvent.
Découvrons ensemble que tout homme est un frère, et toute femme une sœur.
Sœurs et frères, ouvrons nous à tous à tous, accueillons tous ceux qui le souhaitent. Aimons et aidons comme Jésus l’a fait. En un mot, transmettons les signes de son amour. Laissons cet amour en nous être le plus fort, en découvrant que tout homme est un frère, que toute femme est une sœur.
Nous aussi, laissons nous purifier… et n’excluons personne.
Texte d’inspirations diverses.
L’homélie dominicale de ce jour ne sera pas publiée.