Incertitude…

Liturgie florale – Autel de la chapelle des Dominicains.

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Mt 11, 2-11

 » Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Incertitude de Jean le Baptiste.
               L’incertitude de Jean s’explique par sa situation : Il est en prison, isolé, et il doute. Est-ce bien Jésus le Messie promis ? En apprenant ce que fait le Christ, Jean s’en étonne. Jésus ne fait rien de ce à quoi le Baptiste s’attendait.  Parce qu’il avait sans doute cru que le Messie serait quelque peu à son image. Que son action serait plus radicale. Or, du fond de sa prison, il apprend par des disciples la manière dont le Galiléen remplit sa mission. De plus cette manière d’agir de Jésus le déconcerte, car elle ne correspond absolument pas à l’idée qu’il s’en était faite .
               En outre loin de condamner les pécheurs aux supplices éternels, Jésus va de village en village, ouvrant les bras à toutes les détresses. Il guérit les malades, les lépreux, les aveugles et les muets. Il pardonne les péchés. Loin d’être le Juge redoutable, impitoyable, que Jean-Baptiste attendait, Jésus se présente comme le Serviteur qui, par son activité, réalise les promesses du prophète Isaïe.
              Aux questions des disciples envoyés en reconnaissance, la réponse de Jésus est déroutante : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ».
              A l’image de Jean Baptiste, nous aussi nous risquons parfois d’être enfermés dans nos doutes, nos questions, notre insatisfaction, et ne pas saisir l’essentiel. Examinons la réalité, ce qui se passe sous nos yeux. Tous les laissés-pour- compte de notre monde, parce qu’ils souffrent d’un handicap de la vue, de la marche, de la maladie, et longtemps ignorés, sont peu à peu réintroduits, rééduqués. Ils retrouvent leur place et leur rôle dans cette société qui les a longtemps ignorés.
             De ce fait oui, le Royaume de Dieu se réalise lorsque les exclus retrouvent leur dignité. Et, n’est-il pas en train de se construire, quand tous ces pays en voie de développement, ces boiteux de l’économie et du social, peuvent se redresser parce qu’ils sont aidés ou assistés par d’autres. D’autres plus riches, et qui reconnaissent leur droit au développement et au progrès.
             Également ne se rapproche-t-il pas lorsque des prisonniers politiques sont libérés après de longues années de captivité. Parce que des gens libres ont œuvré inlassablement pour qu’ils le soient à leur tour ? N’est-il pas en train de se construire quand les handicapés s’intègrent peu à peu dans la vie parce qu’on reconnaît leurs besoins et leurs qualités ? Quand des jeunes sont aidés à surmonter leurs difficultés. Quand on cherche à sortir les personnes âgées de leur solitude par des gestes de partage, ou tout simplement en leur accordant un peu plus d’attention ?
Oui, le Royaume de Dieu vient, il est là. Encore faut-il s’en rendre compte, ne pas s’impatienter inconsidérément, et être capable de discernement.
            En définitive avec Jésus, c’est l’Amour qui aura le dernier mot. Parce que l’homme n’est pas un esclave face à un maître qui aurait droit de vie et de mort sur lui. Nous ne devons pas attendre de Dieu la violence que prêchent les intégristes. Le vrai Dieu c’est celui qui envoie son Fils pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
           De fait c’est en écoutant ce Jésus que nous découvrons ce Dieu. Celui qui est à la source de notre joie, et que nous attendons en préparant « la grande fête » qui approche.
          Au cours de cette Eucharistie du 3ème dimanche de l’Avent, donne nous Seigneur le vrai sens de Noël. Renforce nous dans notre foi et nos convictions.
          Merci Seigneur.
Texte d’inspirations diverses.
Lien vers la prédication du jour de Fr Matthieu Gauthier: Adieu tristesse