5 avril 2021
Lundi de Pâques
Ac 2,14…33 ; Ps 15 (16) ; Mt 28,8-15
Homélie du frère Hervé Ponsot
Mes frères, l’évangile de ce jour se partage clairement en deux parties. La première rapporte la présence des saintes femmes auprès du tombeau et leur rencontre avec Jésus : elles sont « remplies de joie et de crainte », nous dit saint Matthieu. Mais c’est clairement la joie et la lumière qui dominent. La deuxième partie de ce même évangile évoquent les manigances des grands prêtres, en proposant une explication destinée à cacher la vérité de la résurrection : ici, les ténèbres dominent.
Or, que nous dit l’évangéliste en finale : « Cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui ». Chez les Juifs ? Pas seulement, dans notre monde aussi. Et il faut entendre l’aujourd’hui comme rejoignant notre propre époque. En vérité, la lumière de la résurrection n’a jamais cessé et ne cessera jamais d’avoir bien du mal à percer les ténèbres de notre monde, et parfois aussi hélas ! de nos esprits.
Alors, ne nous étonnons pas du faible écho de nos prédications, de nos activités caritatives, de nos tentatives apostoliques sans cesse renouvelées. Confions résolument nos paroles et nos actes à l’Esprit du Seigneur : c’est lui qui force la porte des cœurs, et fait sortir les hommes des ténèbres à la lumière.
Pour reprendre votre conclusion, frère Hervé, j’ajouterais : « c’est lui qui force « avec douceur » la porte des coeurs »! Pour que la Lumière ne soit pas aveuglante et qu’elle puisse « durer » dans nos vies, ne faut-il pas qu’elle soit tempérée par une forme de sagesse, qui ne relève surtout pas d’une tiédeur vouée à éteindre la flamme de l’amour ? Le feu de l’Esprit du Seigneur impulse nos décisions, et nous devons l’accueillir avec une Joie pleine. Mais il y a toujours un peu de ténèbres, semble-t-il, car nous sommes pécheurs.