Mercredi 18 novembre 2020
Férie de la 33è sem. du T.O.
Ap 4,1-11 ; Ps 150 ; Lc 19,11-28
Homélie du frère Jorel François
Il y a sans doute un fond historique dans ce qui est raconté dans cet évangile. Archélaüs, fils d’Hérode le Grand, partit se faire nommer roi à Rome. Or il avait des ennemis qui ne voulaient pas qu’il succède à son père et règne sur la Judée et la Samarie. En effet, Archélaüs avait commis des exactions dans la région contre ses opposants. Ces derniers envoyèrent une délégation à Rome pour torpiller sa démarche.
Si Archélaüs ne fut pas nommé roi, il revint quand même avec le titre d’ethnarque. Ses autres frères : Philippe et Lysanias, furent, de leur côté, nommés tétrarques. À son retour, Archélaüs fit mettre à mort les membres de la dite délégation.
Cela étant, la parabole, où il est question de royaume et d’avoir à faire fructifier, termine en rappelant qu’à ceux qui en ont déjà, on leur en donnera davantage. Le verbe « rappeler » est employé ici à bon escient, car c’est bien de cela qu’il s’agit : un dicton. Un dicton pour rappeler un état de chose, qui n’est donc pas forcément une bonne nouvelle, pas forcément parole d’évangile, en tout cas pas du premier coup. C’est un peu comme si l’on disait: l’eau va à la rivière…
Pourtant, il y a bien une bonne nouvelle dans le dicton évoqué dans le texte. Elle consiste, me semble-t-il, en ceci : si nous aimons Dieu dans ce monde, c’est-à-dire si nous aimons le prochain, image en quelque sorte de Dieu, il n’y a pas de raison que nous ne continuions pas à l’aimer (et donc l’un et l’autre, le prochain et Dieu) dans l’autre monde. Dans l’autre monde, nous aimerons Dieu et le prochain d’autant plus que nous aurons été libérés de certaines entraves liées à notre condition d’être limité dans ce monde.