Mission, évangélisation du monde… de Fr Denys Sibre.

Mission, évangélisation du monde……

L'évangélisation selon le pape François

Journée Mondiale des Missions 2014. “Cette paix bruyante”

Lc 10, 1-2. 17-20

Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur :
« Le règne de Dieu s’est approché de vous. »

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Homélie dominicale

 

de Fr Denys Sibre.

 

 

Version phonique:

Version écrite:

ÉVANGÉLISATION

   C’est aujourd’hui un dimanche de vacances. Certains sont déjà partis. D’autres vont bientôt partir. Tous rêvent – s’ils le peuvent – de projets de départ. Or aujourd’hui il nous est proposé ce récit de S. Luc où il est question d’un autre départ, le départ des soixante douze disciples choisis et envoyés par Jésus sur les routes du monde.

    Souvent, nous écoutons cet Évangile en.pensant à d’autres : évêques, prêtres, missionnaires. estimant que ce sont ceux là qui sont concernés et que notre rôle à nous c’est de prier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Autrement dit les autres, pas moi !

   Pourtant, après avoir choisi les Douze, voici que Jésus en désigne encore d’autres… Soixante douze ! Ce chiffre de soixante douze est symbolique : il évoque les soixante douze peuples non juifs dans Le Livre de La Genèse au chapitre 10 qui étaient censés composer l’humanité. Et à ces soixante douze peuples c’est à dire au monde entier, il faut soixante douze missionnaires c’est à dire beaucoup… beaucoup… qui iront aux quatre coins de l’Univers. A tous, l’Évangile doit être proclamé ! Diviser la chrétienté en missionnaires rayonnant la foi et en chrétiens restant à la maison en faisant les supporters est une erreur. Tous, vous, moi,nous tous, nous faisons partie de ces soixante douze disciples et nous avons mission de rayonner avec joie la foi pascale.

   A ces soixante douze et donc aussi à nous, Jésus laisse de précieuses consignes. J’en relève quelques unes :

           – Tout d’abord se rappeler que nous avons été choisis. C’est le Seigneur qui nous a choisis. Personne n’a de mandat par lui même. C’est Dieu qui appelle et qui envoie du même mouvement. Nous avons été appelés au moment de notre Baptême pour proclamer les hauts faits du Seigneur (lP 2-9). Nous sommes envoyés devant lui – mot à mot devant sa face – comme Jean-Baptiste pour préparer ses chemins (Luc 1, 76). Tout cela est bien modeste et en même temps c’est grandiose ! Quel beau métier que le nôtre : marcher devant le Seigneur et lui ouvrir un chemin !

          – Une autre consigne: ne jamais oublier que nous sommes envoyés deux par deux. A l’époque ancienne, il fallait toujours deux hommes pour qu’un témoignage fut valable. Mais ce chiffre deux récuse aussi le travail du franc-tireur. L’annonce de l’Évangile est toujours le fait d’une communauté de foi; celui qui s’en détournerait n’a plus de mandat.

        – Une troisième consigne : plus d’une fois nous dit Jésus vous allez vous trouver au milieu des loups. Ce qui veut dire qu’il faut nous attendre à subir des vexations peut être même des persécutions. Au milieu des loups, l’agneau part perdant et perdu. Mais avec Jésus, l’ Agneau vainqueur, sur la route de la mission, au milieu des pires difficultés, nous sommes déjà vainqueurs. La persécution n’ aura jamais le dernier mot.

        – Une quatrième consigne: « N’emportez dit Jésus ni argent, ni sac, ni sandales !  » Nous sommes souvent tentés de penser que l’évangélisation demande de gros moyens, de grosses structures, de grosses organisations. Bien sûr, il faut un minimum de moyens. La pauvreté des moyens laisse la place à la force de Dieu et la pauvreté tout court est un signe de crédibilité. C’est la conviction et la force du message lui-même qui feront l’impact.

        – Une cinquième consigne et elle est de taille :  » Là où vous passez, apportez la paix, guérissez les malades et dîtes que le Règne de Dieu est tout proche !  » Pour Jésus, l’évangélisation ne consiste pas en des discours compliqués. Avant d’être parole, l’évangélisation est d’abord une manière de vivre : Semer la paix et la joie :  » dites paix à cette maison !  » ; faire le bien, travailler à faire reculer le mal qui atteint tant de nos frères  » guérissez ceux qui sont malades ; vivre en présence de Dieu et dire aux autres que Dieu n’ est pas loin d’eux, qu’il est même déjà en eux…

   Dans le domaine de l’évangélisation, il ne faut jamais oublier que c’est Dieu qui fait tout. Oui, mais il ne fait rien sans nous. C’est à travers la pauvreté de nos vies et de nos moyens que Dieu fait œuvre d’évangélisation. Quelqu’un disait un jour et à juste raison : « Dieu sauve les hommes à travers les hommes qui ont eux mêmes besoin d’être sauvés !  » Il en sera toujours ainsi dans le registre de l’ Incarnation. Et j’ajoute : au pays de la mission, il ne faut jamais tomber dans la satisfaction, encore moins dans un dangereux triomphalisme. Réjouissons-nous plutôt d’appartenir au Christ et de savoir que nos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu.

   Si vous le voulez, emportez frères et sœurs avec vous cette page d’Évangile sur la route de l’été et même après !

Fr Denys Sibre op.

Lien vers la décoration florale du jour : Prêts pour la mission…