L’image du bon pasteur, du bon berger, peut faire sourire. Et pourtant si on écoute attentivement ces paroles de Jésus qui viennent d’être proclamées, on a là le résumé de ce que Jésus est et de toute sa mission.
Jésus répond aux Juifs qui l’interrogent pour savoir s’il est vraiment le Messie. Il ne dit pas : « je suis le Messie », comme s’il était une sorte de super-homme, une personnalité charismatique qui fascine et instrumentalise les foules.
Au contraire, Jésus répond qu’il est le bon pasteur, le vrai berger, qui reçoit sa mission de son Père.
En déclarant : le Père et moi nous sommes UN, Jésus affirme ouvertement qu’il est Dieu.
Dieu se dit, se révèle, en lui, à travers lui, non pas comme un Dieu dominateur, mais comme un Dieu infiniment proche.
Jésus prononce des paroles d’une audace absolue, des paroles contre lesquels les Juifs s’opposeront résolument. Du moins certains Juifs.
Car, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, ils sont nombreux à avoir été touchés par la prédication de Paul et de Barnabé. Bien avant eux, les apôtres à Jérusalem avaient gagné au Christ Jésus des foules très importantes.
Paul et Barnabé à l’occasion de cette confrontation avec les Juifs d’Antioche de Pisidie comprennent que la mission de l’évangile doit s’étendre à ceux qu’on appelle les païens. Parmi eux, il y a des « craignant Dieu », des sympathisants du judaïsme. Ils sont issus de peuples divers, le plus souvent de langue grecque, mais ils sont attirés par le judaïsme, ils s’interrogent eux aussi sur la venue du Messie.
En entendant parler de Jésus, en voyant les signes, les guérisons de malades accomplies par les apôtres, ils se tournent alors vers lui. Jésus a en effet le pouvoir de donner la vie, de sauver les hommes de leurs péchés, de les guérir intérieurement. Ils découvrent que Jésus est le Sauveur de tous les hommes.
Ils découvrent en lui ce vrai berger qui tient d’une main ferme tous ceux que le Père lui donne.
« Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais et elles me suivent… personne ne les arrachera de ma main ».
Frères et sœurs, le monde se moque de Jésus parce qu’il ne le connaît pas, il ignore sa parole. Comme l’a dit le Pape Léon XIV dans sa première homélie : « nombreux sont les contextes où la foi chrétienne est considérée comme absurde, réservée aux personnes faibles et peu intelligentes ; des contextes où on lui préfère d’autres certitudes, comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ».
C’est vrai, on aurait tellement d’occasions de se décourager, de s’éloigner de Dieu, de se détourner de lui. Il y a trop de choses qui peuvent nous faire douter de Dieu, de sa bonté, de sa proximité. Ne nous est-il pas arrivé d’être déçu par lui, d’être en colère, en révolte ? Dieu s’éloignerait-il quand nous sommes rejetés, abandonnés ? Dieu nous oublierait-il quand nous sombrons dans la maladie, la dépression ?
C’est justement là dans l’épreuve qu’il se manifeste, plus proche que nous ne le pensons, comme le vrai berger dont nous avons besoin.
L’Église reçoit un nouveau successeur de Pierre. Le Pape Léon XIV a la redoutable mission de conduire, d’accompagner l’Église, de soutenir les communautés à travers le monde.
Mais cette mission, c’est à nous tous qu’elle est confiée, à l’ensemble du peuple de Dieu, dans la diversité des vocations qui sont données aux baptisés.
Notre Église, en de nombreux endroits, manque de vocations de pasteurs, de prêtres, de diacres. Elle a besoin de la prière des moines, de l’investissement des religieux, de religieuses dans de multiples domaines, auprès des plus pauvres, des malades, pour accompagner les jeunes sur le chemin de la vie chrétienne. Je vous invite à prier avec moi, et avec toute l’Église, pour que des jeunes entendent l’appel à donner leur vie pour le Christ.
Ne dites pas en vous même, surtout pas chez moi.
Beaucoup de communautés s’appauvrissent par manque de vocations. Face aux bouleversements de notre société, beaucoup sont tentés de trouver refuge dans des lieux identitaires, de souscrire à des discours radicaux et de fustiger un monde qui part à la dérive.
Dans un contexte très fragilisé, il est difficile de trouver des hommes capables de se confronter à des situations humaines très diverses, d’accepter d’être sur le terrain et de marcher dans la boue, d’être critiqué, incompris, de rencontrer l’indifférence et parfois le mépris, et d’être parfois traités comme des minables.
Mais pourtant, quelle joie de pouvoir se donner à fond dans l’annonce de l’évangile, d’écouter des hommes et des femmes qui ont soif de Dieu, de pouvoir les porter dans la prière, de se centrer sur le Christ dans le mystère de l’eucharistie et d’offrir ainsi l’immensité de ce monde appelé à la joie éternelle !
Chers frères et sœurs, je vous invite à prier pour que des jeunes répondent à l’appel du Christ et suivent l’Agneau de Dieu dans une totale confiance.
Merci pour cette publication. Elle m’a profondément touché. Vous parlez du Christ non pas comme d’un concept lointain, mais comme d’un pasteur vrai, concret, humble, proche. Cela change tout.
Votre rappel de la parole : « Personne ne les arrachera de ma main » m’a donné des frissons. Dans un monde où tout semble incertain, instable, où tant de jeunes cherchent leur voie, cette promesse résonne comme un roc.
J’ai aussi beaucoup apprécié votre appel à prier pour les vocations. Vous n’en faites pas une image idéalisée, vous en montrez la beauté, mais aussi la réalité : la boue, l’incompréhension, le doute… et pourtant cette joie immense de se donner. On sent que vous parlez vrai.