L’homme sans vêtement de noces.
Mt 22, 1-14
« Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors:
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Homélie dominicale de Fr Rémy Bergeret: Exclu? Oui mais…
Version phonique:
Version écrite:
Exclu? Oui mais….
Frères et sœurs, la conclusion de cette parabole peut apparaître assez injuste et même cruelle à première lecture. Mais attention !, il s’agit d’une parabole, non d’une histoire vraie ou d’un fait divers.
« Le Royaume des cieux est comparable à, comme … ». Un genre littéraire qu’affectionne Jésus. Dans lequel il excelle et qu’il adresse cette fois précisément aux grands prêtres et aux pharisiens. Ses opposants de toujours en matière de doctrine et de morale : il veut les piquer dans leur assurance.
Le début de la parabole est en quelque sorte un raccourci de l’histoire des relations entre Dieu et son peuple: ils ont eu Moïse et la Loi, Élie et les prophètes et cependant, ils n’ont pas reconnu le temps de la visite, ils n’ont pas discerné les signes de la présence de Dieu, ni repéré ses traces.
La conclusion s’impose, claire et nette : « le repas de noces était prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes ». Oui, il ne suffit pas d’avoir été appelé pour répondre effectivement à l’appel : il y a un choix à faire et cette élection-là ne dépend pas de Dieu, mais de l’homme.
Alors, me direz-vous, cet homme qui ne portait pas le vêtement de noce : il était de la dernière fournée, le ‘tout venant’, « les mauvais comme les bons ».
Mais voilà, il nous apparaît un peu égaré et finalement à la mauvaise place, au mauvais moment. Car quelque soit son parcours, son histoire personnelle, il devait discerner ce moment favorable, ce temps de grâce -festif et joyeux- qu’est une noce et en conséquence, il devait revêtir l’habit de noce.
Il a commis une faute de goût -par inattention ou négligence- et cela va lui coûter cher. Là encore, n’épiloguons pas sur la destinée finale de cet homme car la parabole ne nous en dit rien ; mais il n’a pas vu la lumière, il est donc confronté aux ténèbres du dehors.
De cette parabole, que devons-nous penser, quel enseignement en tirer ? Cette parabole est-elle encore intelligible pour nous, en 2017 ? Il est sûr que la phrase finale qui sonne comme une sanction, a fait couler pas mal d’encre. Elle résonne comme un résultat d’examen ou pire de concours : certains jeunes sont peut-être passés par là en 1°Année de Médecine ou en préparant une École d’ingénieurs, ils voient de quoi je parle…
Mais nous sommes toujours dans la finale d’une parabole et ailleurs dans l’évangile, Jésus évoque le salut de tous les hommes et l’Église n’a cessé d’affirmer depuis 2000 ans qu’Il est bien le Sauveur universel, sans acception de personnes ni exclusion.
Dans le même temps, le Seigneur respecte le cheminement de chacun dans sa culture, sa tradition religieuse : que tous soient appelés, c’est une chose, que tous répondent par la foi c’est une autre chose. Or c’est là, je l’ai déjà dit, que se fait l’élection, le choix.
Cela dit, à la fin des temps, à la Résurrection finale, incroyants et croyants sont appelés à se retrouver, partageant ensemble la grâce infinie de Dieu. Telle est notre espérance !
Fr Rémy Bergeret op.