Patrice Chupin, vous avez réalisé le nouvel autel du choeur de notre église conventuelle. Pouvez-vous nous expliquer en premier chef votre parcours?
Je suis croyant. Je suis scupteur et orfèvre et je travaille pour l’art sacré principalement. J’ai fais un essai de plusieurs années dans une communauté religieuse et c’est là-bas que j’ai découvert la ferronnerie d’art. J’ai continué à travailler le métal à ma sortie. Tout d’abord pour des chantiers de rénovation avec les Monuments historiques. Puis je suis venu à l’art sacré après une blessure qui m’a immobilisé le bras pendant 6 mois. Incapable de manipuler de lourdes charges, je me suis essayé à la conception de bijoux et de petites pièces liturgiques. Progressivement je me suis mis au travail du bois (sculpture) et du verre (vitraux).
Comment décriveriez-vous votre style atistique?
Ce qui m’intéresse est la pureté des formes : dcares lignes dépouillées, une sobriété parfaite, une grande simplicité. J’aime mélanger des matières différentes pour créer une diversité de lumière : le brillant, le satiné, le transparent. J’ai commencé par des sculptures de métal et de bronze.
Quel message cherchez-vous à transmettre?
Mon but est de transmettre quelque chose de sacré, d’intégrer mon art dans la liturgie. Lors d’une commande, la première étape pour moi est d’aller vivre et prier avec la communauté qui souhaite me voir réaliser une œuvre. Par exemple j’ai passé un long temps au Mont St Michel lors de la réalisation d’un ostensoir, d’un encensoir et d’une pyxide pour les Frères et Sœurs des fraternités monastiques de Jérusalem. J’essaye de servir la communauté chrétienne qui va utiliser mes réalisations artistiques pour sa vie spirituelle. Je cherche « à fonctionner avec l’Esprit Saint » c’est-à-dire me mettre à son écoute.
Parlez nous de l’autel que vous venez de réaliser pour notre église conventuelle de Montpellier?
L’église des dominicains de Montpellier n’a pas vraiment de style unifié, elle a été plusieurs fois remaniées et j’ai essayé de lui donner un point central par l’autel. J’ai donc choisi des formes carrées afin de réorganiser l’espace autour de lui.
Ensuite la croix au centre de l’autel complète une absence. Il y a le Christ en ascension mais pas de croix visible.enfin l’alliance des différentes matières utilisées permet de récapituler le monde offert en sacrifice à l’autel :
- métal dont la dureté est tempérée par la douceur de la lumière qui se réflète sur les veines d’or
- la pierre qui symbolise le tombeau du Christ,
- les chandeliers fins mais très présents par leur couleur noire qui porte la lumière et semblent soutenir l’autel comme 2 piliers
- un bandeau supérieur et un bandeau inférieur qui cassent la masse et donnent une légéreté
- le bois bien sûr qui symbolise la croix autant que la table de la dernière cène
Pouvez-vous nous donner pour terminer quelques réalisations que vous avez déjà achevées
- Cistercienne de la Merci Dieu
- Calice, ciboire et veilleuse des nouveaux locaux de la Conférence des Evêques (av. Breteuil Paris)
- Réalisation de trois bas-reliefs en bronze pour le monastère de sœurs Cisterciennes, au Japon.
- Monastère de Taulignan
- Croix Mgr Pican
- Mobilier liturgique de l’église st Germain de Flers.
- Église à Lille
- Réalisation d’une sculpture et d’un ostensoir pour les foyers de Charité, maison St François, à Dinard.
- Réalisation d’objet liturgique, ostensoir, ciboire , encensoir, pour la paroisse de Sanary sur mer.
Vous pourrez retrouver des photos et des renseignement sur le site de M. Patrick Chupin en cliquant ici