Les nations viendront de toute part pour adorer… de Fr Jorel François.

L’Adoration des mages peint par Matthias Stom. (env 1600-1650).

Les Rois Mages représentent les nations

Mt 2, 1-12

Homélie dominicale de Fr Jorel François:

Version phonique:

Version écrite:

Les nations viendront de toute part pour adorer…

   Sœurs et frères, quelques jours après les solennités de Noël et donc de la commémoration de la naissance de Dieu parmi nous. La liturgie nous rappelle, avec la fête de l’épiphanie, que l’enfant de Bethléem, né au milieu d’un peuple particulier, avec une histoire spécifique, est pourtant venu au monde pour tous les hommes. Sans distinction de race, comme on dit, ou de classe, sans distinction de religion ou de culture : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore », prophétisait déjà Isaïe (Is 60, 3).

   Les gens simples (les bergers de Bethléem certes), mais aussi les grands de partout, les savants, les rois, à tout le moins des mages…

   Ces Mages venus d’Orient, étaient vraisemblablement des Perses un peu comme annoncé au Psaume (Ps 72, 10-11). De par leur métier même, ils étaient des scrutateurs du ciel. Ils faisaient partie, à l’époque, des gens qui professaient la religion de Zoroastre : le mazdéisme. Ils n’avaient, pour ainsi dire, rien à voir avec le Dieu juif. Ou tout au moins le judaïsme qui interdisait l’observation des astres, la divinisation, la magie (Dt 4, 19; Jr 8, 1-3; Jb 31, 26-27). Ils étaient donc d’une autre culture, d’une autre religion ; ils étaient des étrangers de la promesse. Et pourtant, c’est à eux, comme aux bergers de Bethléem, que Dieu s’est montré, que Dieu s’est manifesté. Ils ont vu son Astre se lever et ils sont venus l’adorer.

   Le Seigneur est le Dieu de tous les peuples. Il est le sauveur de tous les hommes, et donc pas seulement des juifs. Le Dieu qui remporta la victoire sur le Pharaon, qui libéra Israël, et cheminait avec lui à travers le désert. Le Dieu qui jura d’être à jamais son Dieu, à cause d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, c’est encore lui qui, par la médiation de l’Étoile, se révèle aux païens à travers les mages et les invite à l’adorer : « Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus », commente Paul (Eph 3, 6).

   Dieu est venu, dans le Christ, appeler les hommes du monde entier à une même espérance, à une même destinée. Il est venu nous apprendre que nous sommes tous ses fils et ses filles, que nous sommes tous aimés par lui, que nous avons tous besoin de le connaître, nous avons tous besoin de lui, et d’être sauvés par lui. Venu pour nous sauver, peu importe où nous nous trouvons, peu importe notre culture, notre religion, notre condition. Il nous invite à lui emboîter le pas, et nous mettre en marche, et répondre à son message d’amour, de fraternité, de justice et de paix.

   Voilà seulement quelques jours nous avons fêté les Saints-Innocents, ces enfants qui sans même pouvoir encore parler durent témoigner par l’effusion de leur sang de la naissance de Dieu parmi nous, de son amour pour tous les hommes…

   Réjouissons-nous de la venue de Dieu parmi les hommes…

   C’est que hier comme aujourd’hui, beaucoup de gens, au lieu de se réjouir de la venue de Dieu parmi nous, de son message d’humilité, de fraternité, d’amour, de salut universellement donné, peuvent se sentir, comme Hérode, profondément troublés, désorientés, menacés, et préfèrent chercher à le réduire au silence, l’assassiner, ou tout simplement le noyer dans l’indifférence, l’ignorer.

   Sœurs et frères, prions pour que de plus en plus d’hommes et de femmes de notre temps, acceptent d’abandonner les barrières de leurs certitudes, comprenons de leurs préjugés et décident de s’ouvrir à la lumière de l’Étoile, à la Bonne Nouvelle universelle de Dieu en Jésus Christ. Amen.

Is 60, 1-6 ; Ps 72, 2.7-8.10-13 ; Eph 3, 2-3.5-6 ;

Fr. Jorel François op.

Lien vers la décoration florale du jour: Les Rois Mages se prosternent et adorent…