21 juillet 2024 – 16e dimanche du T.O., année B
Jr 23,1-6 ; Ps 22 (23) ; Ep 2,13-18 ; Mc 6,30-34
Homélie du frère Damien Duprat
« Jésus fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger », venons-nous d’entendre (Mc 6,34). Le passage parallèle dans un autre Évangile précise même que les foules « étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger » (Mt 9,36).
En les voyant, Jésus a donc été « saisi de compassion ». Une traduction plus proche du mot original grec dirait qu’il fut ému aux entrailles. Déjà dans l’Ancien Testament est évoquée plus d’une fois cette douceur de Dieu avec des mots hébreux qui font aussi référence aux entrailles d’une mère. C’est à souligner : l’Ancien Testament nous en dit déjà beaucoup sur le tendre amour que le Seigneur porte à sa création, et d’une manière toute particulière à l’humanité. Il s’agit de sa miséricorde envers nous, c’est-à-dire de son amour qui est premier, son amour que nul ne mérite mais que nul n’a besoin de mériter, son amour qui est aussi solide qu’un rocher sur lequel nous pouvons prendre appui et même fonder toute notre existence. Quand l’Évangile nous dit que Jésus fut saisi de compassion, il s’agit donc de bien plus qu’une émotion passagère ; cette compassion, cette miséricorde, sont permanentes en Dieu ; « éternelle est sa miséricorde », chante même en refrain un psaume (Ps 135). C’est la miséricorde du Seigneur qui l’a poussé à prendre notre chair en Jésus-Christ pour venir à notre secours. Comme le bon Samaritain de la parabole (Lc 10,30-37), il est venu se pencher sur chaque être humain blessé par le péché et par le mal dans ses innombrables ramifications.
C’est pourquoi chaque page de l’Évangile met sous nos yeux la compassion du Seigneur Jésus pour l’humanité. Face à la prolifération du mal, il a manifesté une miséricorde inventive et puissante. Ne faut-il pas une grande puissance pour guérir les malades comme il l’a fait en maintes occasions ? N’a-t-il pas eu besoin d’une immense force d’âme pour pardonner à ceux qui le mettaient en croix, quand il a prié son Père : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34) ? N’a-t-il pas fait preuve aussi d’un admirable courage pour s’opposer au mal qui rongeait par exemple le cœur de tant de scribes et de pharisiens ? Jésus se serait évité bien des ennuis, il aurait été beaucoup plus tranquille s’il avait renoncé à parler ! Mais non : il a voulu prendre la parole, y compris pour dénoncer les fautes des pécheurs, en particulier de ceux qui se prenaient pour des justes. Il l’a fait parfois en des invectives très rudes qui n’en étaient pas moins d’authentiques paroles de miséricorde : quand Jésus met en lumière le mal, c’est toujours pour donner aux pécheurs une chance de changer de conduite.
Bref, Jésus s’est ému de pitié face aux misères de toutes sortes qui accablent l’humanité, et il nous appelle à faire preuve nous aussi de miséricorde les uns pour les autres. Comme nous le rappelait le saint-père François à l’occasion de l’année sainte de la miséricorde, il y a quelques années, l’Écriture sainte nous donne de multiples exemples qui nous montrent comment nous comporter les uns envers les autres de manière vraiment solidaire et fraternelle (cf. Misericordiae vultus n°15). La tradition de l’Église a établi une petite liste (non exhaustive) de ce qu’elle appelle des œuvres de miséricorde ; vous en trouverez des exemplaires en sortant, sur la table devant la porte.
Et dans l’Évangile d’aujourd’hui, comment se manifeste cette miséricorde de Jésus pour son peuple ? Par l’enseignement. Jésus a pris le temps de parler longuement aux foules, pour leur annoncer son Royaume si mystérieux. Cela aussi, c’est une preuve de sa sollicitude extrême pour l’humanité qui cherche quel chemin emprunter. Où se trouve le bien, le bonheur ? Quels sont les critères importants à prendre en compte dans les multiples décisions que nous avons à prendre ? Et dans nos choix collectifs et de société, comment faire le tri entre les revendications justes et celles qui portent préjudice à la communauté ? Face à ces questions et à tant d’autres qui sont aussi essentielles, nous sommes bien démunis… Pourtant nous sommes responsables d’anticiper les conséquences de nos décisions pour éviter de subir des situations pénibles que nous aurions pu éviter, et qui plus est d’en faire peser le poids sur d’autres, en particulier sur ceux qui viendront après nous. Jésus sait tout cela, et c’est pour cette raison qu’il prend la peine de s’adresser à nous, parce qu’il nous aime et qu’il sait que sans lui nous sommes condamnés à errer dans les ténèbres. Le Concile Vatican II l’affirmait en 1965 : « le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. […] le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (Gaudium et spes n°22).
Bien sûr, chacun reste libre de croire ou pas, libre d’adhérer à telle ou telle religion ; mais cela ne signifie nullement que les options innombrables qui s’offrent à nous en matière de croyances religieuses seraient équivalentes. Au contraire : le Dieu unique, vivant et véritable, s’est révélé à l’humanité. En Jésus-Christ, il s’est donné bien de la peine pour nous montrer combien il nous aime et pour nous ouvrir les portes de son Royaume qui nous étaient fermées par suite du péché. Nous qui l’avons rencontré dans l’Église qui est son corps, nous sommes dans une situation privilégiée. Nous bénéficions d’une lumière réelle, qui ne se limite pas à une opinion ou à une croyance incertaine ; notre foi nous informe de la vérité sur Dieu, elle nous donne au sujet de toute réalité une connaissance beaucoup plus profonde que si nous n’avions pas la foi.
Le Seigneur Jésus a confié à son Église la mission de garder fidèlement cette sagesse qu’il nous a révélée et dont l’humanité a le plus grand besoin. C’est l’Église et elle seule qui nous a transmis l’Écriture Sainte, parole inspirée par Dieu, qui demeure l’autorité de référence. Nous avons intérêt à méditer cette parole de vie et à nous en imprégner. Mais la Bible ne saurait fournir des réponses toutes faites à toutes les questions. Elle fait aussi appel à notre réflexion ; rappelons-nous que l’Esprit Saint assiste au long des siècles l’Église dans son ensemble et en chacun de ses membres. Parmi eux, il y a spécialement ceux qui ont reçu la formation et la charge de nous guider dans les situations nouvelles qui se présentent, et cela bien sûr en cohérence avec la Bonne nouvelle du salut. C’est pourquoi il est juste d’accorder notre confiance à l’enseignement que le pape et les évêques nous offrent dans ce que l’on appelle le Magistère de l’Église : il s’agit par exemple des grands textes publiés par le Saint-Siège, qui sont facilement accessibles et dont nous avons toujours intérêt à prendre connaissance directement et pas seulement par le biais des médias. Il s’agit aussi des déclarations faites par notre évêque ou de façon collective par les évêques de France. Toutes ces prises de parole officielles et préparées avec soin ne sont pas seulement à écouter comme des voix parmi d’autres. Le Magistère nous est offert comme l’écho de la voix du bon berger ; il nous connaît, il nous appelle chacun par notre nom : suivons-le et nous aurons la vie en abondance ! (cf. Jn 10,1-10)
Une conscience formée dès le plus jeune âge par la connaissance et le respect des » Commandements de Dieu » saura toujours distinguer le Bien du mal …ce qui est nécessaire et suffisant pour » faire la volonté de Dieu et respecter ses commandements » , donc Lui appartenir au lieu de se soumettre au diktats divers , variés et fluctuants du monde pour notre perte .
» Tu adoreras Dieu seul et tu L ‘ aimeras plus que tout »
Jésus nous montre l ‘ exemple de la pratique de ce commandement
— dès 12 ans : » je dois être aux affaires de mon Père »
— lors de sa vie publique : » ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m ‘ a envoyé »
Jésus parle de son ZELE pour la maison de son Père
La base de toute catéchèse est l ‘ apprentissage des commandements de Dieu .
Le peuple qui apparaissait » sans berger » avait sans doute totalement oublié les commandements de Dieu .que le » petit reste » , lui , gardait en mémoire et en action , guidé ainsi par l e » bâton du Bon Berger » .