Mercredi des Cendres 2020

26 février 2020

cendres-croix

Première homélie: de Fr Benoît-Marie Simon: Réconcilions nous avec la vérité….

Version phonique:

Version écrite:

Réconcilions nous avec la vérité…

      Le carême commence, et tous, nous nous sentons obligés de décider quelles pénitences nous allons nous efforcer d’accomplir durant ce temps. Et puis, après Pâques, nous reprendrons le cours normal de notre existence. D’où un côté un peu artificiel ! Comment faire pour l’éviter ?

      En vérité, le carême a pour but, avant tout, de nous préparer à célébrer la fête de Pâques. Mais, là encore, il ne s’agit pas de faire semblant pendant 40 jours que le mystère de la mort et de la résurrection du Christ n’a pas encore eu lieu !

      Frères et sœurs, si nous répétons tous les ans le cycle liturgique, c’est tout simplement parce que nous savons, bien sûr, que le Christ est mort pour nos péchés et qu’Il est ressuscité ; mais nous n’avons certainement pas pris conscience, comme il le faudrait, de la profondeur de ce mystère. Alors, une fois de plus, nous sommes invités à le creuser, dans la prière surtout, mais aussi en méditant.

      Qui peut prétendre, en effet, comprendre vraiment pourquoi il fallait que le Christ meurt ainsi, cloué à une Croix comme un malfaiteur ? Car, je l’espère, vous ne douterez pas que le Christ est mort, non par accident, mais pour accomplir une volonté précise de celui qui ne subit pas les événements, puisqu’il est Tout Puissant. Certes, tout ce qui concerne Dieu nous dépasse, mais face à cette volonté du Père, nous ne sommes pas seulement dépassés, nous sommes confrontés à quelque chose qui apparaît comme scandaleux !

      Frères et sœurs, il est temps d’affronter cette question, sérieusement, sans tricher. Les épreuves de la vie devraient nous y reporter sans cesse, mais nous les oublions, dès qu’elles disparaissent. Eh bien, aujourd’hui, prenons la résolution de ne plus tricher avec les pénitences que l’existence nous impose, sans que nous ayons besoin de les chercher. Mais, ne nous contentons pas de les accepter avec résignation ; profitons-en pour entrer plus profondément dans ce mystère de la Croix. Alors, nous serons réconciliés, pour toujours, avec cette vérité qui pèse sur la condition humaine : il faut passer par les souffrances et la mort, pour entrer dans la gloire de la résurrection.

Fr Benoît-Marie SIMON op.

Les Cendres

Deuxième homélie: de Fr Damien Duprat: Marchons ensemble en compagnie de Jésus...

Version phonique:

Version écrite:

Marchons ensemble en compagnie de Jésus…

   Pourquoi le Carême ? oui, pourquoi l’Église nous invite-t-elle à vivre ces 40 jours où nous allons prier davantage, donner de nos biens avec plus de générosité, et nous priver de nourriture et d’autres choses ?

   Pourquoi… ou autrement dit : pour qui ? Pour qui allons-nous faire tout cela ? Je pense que ma réponse ne vous surprendra pas : pour Dieu ! Pour Dieu d’abord ! Mais pas seulement pour Dieu : c’est aussi pour les autres, et je commencerai par développer un peu cet aspect, à partir d’un paradoxe. Avez-vous remarqué qu’il y a parfois des paradoxes dans ce que dit Jésus ? Si l’on prend des extraits de ses discours et qu’on les rapproche, parfois on a du mal à voir tout de suite la cohérence entre ces paroles. En voici un exemple : il y a moins de 3 semaines, à la messe du dimanche, nous entendions Jésus nous dire : « Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,14-16). Et voilà qu’aujourd’hui il nous invite à faire du bien en secret, sans être vu sinon de Dieu seul ! Alors ?

   Alors, Jésus compte sur nous pour bien réfléchir et bien comprendre ce qu’il nous dit. Bien sûr que nous devons donner à ceux qui nous entourent le témoignage d’une vie fidèle à Dieu, en accomplissant le bien sans hésiter, sous les yeux des autres. Ne pas faire cela, ou laisser faire le mal sans réagir d’aucune manière, ce serait nous rendre coupables et nous écarter du chemin de vie qui est le Christ. Il s’agit de faire le bien, non pas dans le but de recevoir une récompense de la part des hommes, mais plutôt pour que ceux-ci glorifient notre Père des cieux.

   Mais il y a aussi tout un domaine où il est possible d’accomplir le bien sans que cela se sache ; et c’est bien le cas pour la prière, l’aumône et le jeûne. Ces actions n’ont pas besoin d’être vues des hommes pour être porteuses d’une fécondité spirituelle ; il suffit que Dieu les voie, ce qui n’est pas difficile puisqu’il voit tout. Avec lui, rien, absolument rien n’est perdu ; aucun de nos actes n’est indifférent à ses yeux. Le bien que nous faisons, même dans le secret, porte immanquablement des fruits de grâce dans la vie d’autres personnes et dans notre propre vie ; et cela nous vaut une juste récompense, comme Jésus nous le dit avec insistance dans cet Évangile.

   Justement, parlons-en un peu, de cette récompense : de quoi s’agit-il ? qu’est-ce que Dieu nous donne en retour de nos bonnes actions, même quand elles sont cachées aux yeux des hommes ?

   Il nous donne ce qu’il nous a promis, et la plus grande chose qu’il nous ait promise, c’est la vie éternelle auprès de lui, qu’il réserve à ceux qui vivent dès ici-bas selon sa loi de vie. Mais en attendant, est-ce qu’il nous donne quelque chose ? Sur cette terre, y a-t-il déjà un bonheur à vivre selon Dieu ? OUI ! et même, le seul vrai bonheur, et cela même pendant le Carême ! oui, il y a un grand bonheur à jeûner, à prier et à faire l’aumône par amour pour Dieu. Au contraire, nous éloigner de lui ce serait à coup sûr nous condamner au malheur, même si c’était dans l’abondance des biens matériels et dans les plaisirs.

   Alors, pour qui allons-nous vivre ce temps de Carême ? Pour qui allons-nous offrir nos privations, nos efforts, nos prières ? Pour Dieu notre Père, lui qui est notre Créateur, qui nous aime plus que personne d’autre ne nous aime et qui veut encore libérer nos cœurs de l’esclavage du péché ! Et nous vivrons aussi ce Carême pour nos frères et sœurs en humanité, puisque nous pouvons nous soutenir les uns les autres sur notre chemin vers Pâques ! Cela ne sera pas toujours confortable, nous aurons à vivre certains arrachements parfois douloureux, mais nous aurons le bonheur de marcher ensemble en compagnie de Jésus notre Sauveur.

Fr Damien Duprat op.

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