Miséricordieuse patience …

Liturgie florale de l’été – Autel de la chapelle des Dominicains.

liturgie florale Miséricordieuse patience

Mt 13, 24-30
 » Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson… »

 

 

La miséricordieuse patience de Dieu…
            Le Christ a une vision réaliste de notre monde. Il n’est ni un optimiste qui ne voit pas le mal, ni un pessimiste qui ne trouve rien de bon autour de nous. Notre humanité est un mélange de bien et de mal, de «grâce et de péché». Dans notre propre cœur, les deux existent côte à côte. La perfection n’est pas de ce monde. Cela se vérifie tous les jours et à tous instants. Dans la nature, et en l’occurrence pour les moissons: le chiendent et les mauvaises herbes germent avec le blé. Cette dualité se retrouve aussi dans la nature humaine.
            Le monde est donc le théâtre de deux semailles opposées. Le Christ y sème le bon grain en vue de la moisson future. A notre insu, « pendant que nous dormons », un ennemi, y jette l’ivraie en vue de compromettre la moisson. Mais la moisson aura tout de même lieu, déclare le semeur de blé avec un bel optimisme.
Dans cet Évangile, et grâce à cette parabole du bon grain et de l’ivraie, Jésus donne deux réponses à notre inquiétude.
            La première réponse Jésus l’offre à notre foi, elle porte sur l’origine du mal. Le mal ne vient pas de Dieu, qui n’a semé que du bon grain dans le jardin d’Éden. Personne ne serait assez fou pour semer du chiendent ou des chardons dans son jardin. Comment Dieu aurait-il pu semer du mal et de la souffrance dans ses créations, ses deux chefs d’œuvres que sont l’homme et la femme ?
            La deuxième réponse est dans la dignité même de ces deux créatures crées à l’image de leur concepteur et Créateur. Si le mal ne vient pas de Dieu, il ne vient pas non plus du cœur de l’homme. Il vient de celui que Jésus appelle  » l’Ennemi « . Il y a deux semeurs. L’un sème en plein jour et en toute clarté ce qui est bon. L’autre survient  » de nuit pendant que les gens dorment  » pour semer le mal, comme l’illustre si bien notre image d’annonce. En effet le péché s’infiltre sournoisement en nous, profitant de nos moments de relâche ou de faiblesse. Souvent, lorsque nous nous en rendons compte après coup, le mal est déjà fait !
            Dans cette même parabole, Jésus nous dévoile  également sa pédagogie divine.
 » Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson  » . Personne n’est tout bon ni tout mauvais. Même chez ceux dont la vie nous paraît n’être qu’un champ d’ivraie, Dieu nous demande de prendre le temps d’y découvrir le blé qui a pu y pousser et qu’il ne veut surtout pas gâcher.
Reste à calmer cette impatience et à laisser le semeur lui-même opérer le tri que nous prétendions faire, à sa place, dans la précipitation, et selon nos propres jugements et critères.  » Ne jugez pas « , nous a souvent répété Jésus.
            Dans un premier temps, cette consigne de « laisser pousser ensemble le blé et l’ivraie  » peut nous sembler inadaptée, voire choquante. Pourtant, nous savons que dans nos propres vies et dans le monde, il y a un mélange de bon et de mauvais. De douceur et de violence, de solidarités admirables et d’individualisme détestable. Et même si nous avons beaucoup de mal à le reconnaître, et surtout à l’admettre, tout cela est inextricablement mêlés en nos cœurs.
            Au jour de la moisson finale, le mal aura été détruit. Il n’y aura plus que l’amour, celui de Dieu qui accepte l’imperfection du nôtre. Pour Jésus, la victoire de Dieu sur le mal ne fait pas de doute. A la fin, l’ivraie n’aura pas le pouvoir d’étouffer le bon grain et la récolte sera excellente.
           Jésus nous demande donc de ne pas prendre le risque d’arracher ce qui est bon, en extirpant trop tôt et trop violemment, ce qui est mauvais.
           Croyons et approprions nous la miséricordieuse patience de Dieu, comme l’énonce la première lecture de ce dimanche : « Tu as donné, Seigneur, à tes enfants, la douce espérance qu’après notre péché, tu nous laisses le temps de la conversion. »
            Frères et sœurs, notre Dieu accepte de nous supporter tels que nous sommes, imparfaits, mais perfectibles si nous le désirons vraiment. A notre tour acceptons nous nous-mêmes, mais aussi tous ceux qui vivent avec ou autour de nous, et cherchons tous ensemble la voie qui nous conduira à Lui. Pour le bien et la tranquillité du monde.
Texte d’inspirations diverses.
Homélie dominicale du 23/07/2017 non disponible.