Pour un vrai Noël…

 Marie soulevant le linge pour présenter l’enfant Jésus à de jeunes bergers.

Vrai Noël: Marie présente l'enfant Jésus à de jeunes Bergers

Jn 1, 1-18

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. »

 

Homélie du jour de Noël de Fr Denys Sibre:

Version phonique:

Version écrite:

Pour un vrai Noël.

   Cette nuit, les chrétiens ont entendu une fois de plus le récit de la naissance de Jésus. Ils ont évoqué les bergers qui, les tous premiers, ont ont su qu’un enfant venait de naître et qui serait le Messie tant attendu. Ils ont chanté leur joie et clamé la paix de Dieu aux hommes. Ce fut une très belle nuit.

   Mais la nuit a passé. Voici le jour. Et dans le calme du matin, les chrétiens méditent, essaient de comprendre ce qui leur est arrivé, ce qui leur a été donné ! Ce qui leur a été donné ! C’est ce que Dieu a de plus cher, son fils ! Ce fils qui est devenu l’un de nous sans cesser d’être Dieu. Ce fils qui est avant tous les siècles et par qui tout a été fait.

   Voilà ce que Saint Jean a compris et c’est ce qu’il vient nous dire ce matin en insistant sur le fait que non seulement Dieu existe mais qu’il s’intéresse à nous, qu’il nous aime de tout près afin de vivre réellement avec nous pour que nous vivions réellement avec Lui.

   A Noël, Dieu se dit à nous sous un visage totalement inattendu, totalement différent de Celui que les hommes avaient imaginé et imaginent encore… Que nous imaginons peut-être nous même. Non pas Dieu superbement hautain, superbement lointain, mais Dieu tout simple, à niveau d’homme, avec le visage d’un tout petit enfant ! Il faut bien le reconnaître, à Noël, volent en éclat toutes nos fausses imaginations et sur Dieu et sur l’homme !

   Quand Dieu se donne à voir sous les traits d’un enfant, il se révèle comme un réfugié obligé de fuir la colère d’Hérode le tyran. Et là, Dieu se fait tout proche des malheurs des hommes et des situations les plus misérables dans lesquelles beaucoup se croient abandonnés de Dieu.

   Quand Dieu se donne à voir sous les traits d’un enfant, il se révèle comme un bon berger à la recherche de la brebis perdue venant redonner confiance à toutes les Marie-Magdeleine, à tous les Zachée, à tous les larrons, à tous les hommes sans exception aucune, à vous, à moi, à nous tous.

   Ce message est prodigieux ! Incroyable même ! Plus d’un de hausser les épaules dire que que tout cela n’est qu’invention humaine. Mais non ! Tout cela est vrai ! Très vrai ! Oui, à Noël Dieu est vraiment chez nous, avec nous, pour nous. Finalement Noël c’est tous les jours ! Voilà le grand mystère que nous chantons et proclamons ce matin !

   Il y a peu, quelqu’un me disait: « Nous n’avons plus les Noëls d’autrefois ! Ce n’est plus la même ambiance ! Quelque chose s’est perdu ! »

   Nos Noëls se seraient-ils donc abîmés ces dernières années ? Auraient-ils beaucoup vieillis ? Se seraient-ils usés, fanés ? Sans doute les Noëls de ces dernières années ne sont plus ceux des années d’autrefois. Mais il faut dire clairement que ce n’est pas à cause de Dieu. Car les Noëls de Dieu ne changent pas, ne vieillissent pas, parce que son amour est éternel et toujours actuel, parce que sa tendresse envers l’humanité est inaltérable. Ce sont peut-être nos cœurs qui sont usés, fanés. Non ! Non ! Noël n’a rien perdu ni de sa jeunesse ni de son dynamisme. Le même message avec la même force est redit d’un Noël à l’autre.

   Se posent à nous alors pour nous ces grandes questions:

   Comment vivre de la joie de Noël en demeurant attachés à nos médiocrités, à nos richesses, à nos idoles qui prennent souvent la place de Dieu dans nos vies et qui ne comblent pas finalement alors que le mystère de Noël est le mystère de la simplicité, de la pauvreté, de l’authenticité ?

   Ou comment accueillir la Bonté et la Tendresse de Noël quand on refuse d’aimer, de partager, de pardonner alors que Noël est la proclamation de l’amour, de la miséricorde faite aux hommes de la part de Dieu ?

   Et comment faire sienne l’allégresse de Noël quand on reste recroquevillé sur son bien être , insouciant à tant d’hommes, de femmes, d’enfants qui souffrent, qui pleurent et qui ont faim ?

   C’est la qualité de nos cœurs qui constitue la qualité de nos Noëls

   Je le crois profondément: c’est la qualité de nos cœurs qui constitue la qualité de nos Noëls. Nous l’avons peut être oublié. Il ne reste alors qu’un souhait à exprimer les uns aux autres: que nos cœurs se réchauffent et qu’ils se tournent sincèrement vers l’Enfant de la crèche ! Alors nous vivrons d’une autre façon le Noël de cette année. Alors il redeviendra le Noël que Dieu a fait !

Bonne et sainte fête de Noël à vous tous !

Fr Denys Sibre op.

Lien vers la décoration florale de Noël: Ne pas se tromper de cadeau.