Christ à la couronne d’épines – Dirck van Baburen-1623
Jn 18, 1-19, 42
» Ma royauté n’est pas de ce monde. »
Homélie de Fr Rémy Bergeret: (à venir)
Version phonique:
Version écrite:
Roi et serviteur…
« La mort a été engloutie dans la victoire, où est-il , O mort, ton aiguillon ? » Cette phrase de Paul nous servira de refrain dans la méditation de la Passion selon St Jean. Or St Jean, à 4 reprises, marque sa différence, son originalité au regard des autres évangiles.
1/dans le dialogue avec Pilate.
L’enjeu pour Pilate est de percer l’identité de Jésus et pour nous, de savoir qui est le Crucifié que nous adorons ce soir. D’où la question de Pilate : »Tu es le roi des juifs ? » Et Jésus ne répond pas directement, parlant d’abord du royaume, un royaume qui n’est pas d’ici, une réalité spirituelle. Alors Pilate insiste « donc tu es roi » et Jésus consent, confirme. Mais attention il est venu d’abord pour rendre témoignage à la vérité, pour être serviteur de la vérité. De fait, roi et serviteur sont totalement synonymes, équivalents dans l’évangile : en effet, Jésus est pleinement roi et serviteur à deux moments clés : le lavement des pieds et la Croix.
En revanche, à la question de Pilate sur la vérité, Jésus ne répond pas : Pilate n’aurait jamais pu comprendre que la vérité était en face de lui. Ainsi nous avons le 1er motif de la condamnation de Jésus : il s’est fait roi
« La mort a été engloutie dans la victoire, où est-il, O mort, ton aiguillon ? »
Il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.
2/Les juifs accusent : « Nous avons une loi et d’après cette loi, il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu, autrement dit Dieu même. Cela, Jésus l’a effectivement dit et à plusieurs reprises, dès le début de son ministère. C’est insupportable pour des oreilles juives, c’est la pointe la plus provocatrice de son discours. D’où le 2ème motif de sa condamnation : Il s’est fait Fils de Dieu.
« La mort a été engloutie dans la victoire, où est-il, O mort, ton aiguillon ? »
3/Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait dit à sa mère : Femme, voici ton fils ; puis il dit au disciple : voici ta mère. Il n’y a pas grand monde au pied de la Croix : tous les disciples – sauf Jean- se sont enfuis par peur. Mais il y a quelques femmes. En même temps, ce n’est pas un banal discours d’adieux. Les quelques personnes présentes constituent l’embryon de l’Église, la communauté chrétienne à venir dont Jésus sera le fondement permanent. Ainsi, dans l’Église, le Christ continué, rejaillit la vie.
« La mort a été engloutie dans la victoire, où est-il, O mort, ton aiguillon ? »
4/Enfin, « l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau » Simple geste technique pour vérifier que Jésus est bien mort?Ce serait vraiment trivial. Non, il y a une signification symbolique forte : l’eau, c’est l’eau du baptême/ le sang, c’est le sang de l’eucharistie. En clair, les deux sacrements fondamentaux du Christ, les deux sources de l’Église, qui naît bien du côté transpercé du Christ.
« La mort a été engloutie dans la victoire, où est-il, O mort ton aiguillon ? »
Fr Rémy Bergeret op.
Lien vers la décoration florale du samedi Saint: Il n’y a pas de fleurs sans amour…