Sanctuaire et agitation… un lieu et une attitude incompatibles.

Décoration florale de l’autel de la chapelle des Dominicains.

Sanctuaire et agitation

Jn 2, 12-25

 » Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »

 

Sanctuaire et agitation… un lieu et une attitude incompatibles.

   Tout d’abord, c’est dans l’endroit le plus sacré du monde, et au moment le plus solennel de l’année, que dignité solennelle et murmures étouffés de la prière sont remplacés par le mugissement des bœufs, le bêlement des moutons,  ajoutés au vociférations de  transactions commerciales acharnées . En se rendant au Temple pour la fête de la Pâque, à la place du sanctuaire habituel, et d’une sainte adoration de circonstance, Jésus se retrouve dans l’agitation assourdissante d’un marché.

   En conséquence, le geste de colère de Jésus est un signe, une action qui a un sens caché et qui annonce d’avance ce que le Christ va faire. La religion du Temple, corrompue par l’impiété et la cupidité des hommes , n’a plus rien à voir avec le vrai culte et le respect de Dieu. Le commerce n’est là que comme symptôme du mal. «Enlevez-moi tout ça!» Et Jésus passe à l’acte. Il provoque l’esclandre, puis il s’explique, revendique son acte.

   Ainsi Jésus, en provoquant un incident dans le temple de Jérusalem crée une image forte. Et quand il parle de la destruction du temple et de sa reconstruction, il va plus loin. Il est question de passage à un ordre nouveau. De détruire une réalité non conforme à ce qu’elle devrait être, et de la remplacer par quelque chose d’autre.

   Quel sera donc ce nouveau temple qui succédera à l’ancien? L’épisode des marchands du temple est une annonce du projet de Jésus. Ce projet, c’est de se donner, complètement, jusqu’à en mourir. De donner sa personne.

   Bien sûr, l’Évangile d’aujourd’hui met en garde contre l’argent trompeur. Pensons à ce qu’est devenue la fête de Pâques : le commerce du chocolat n’a-t-il pas dénaturé le sens de la résurrection? Ne faudrait-il pas réagir efficacement? Comme au temps de Jésus, il faut changer les mentalités de notre temps, il faut prendre des risques dans nos choix de société.

   C’est plus qu’un temple qu’il faut reconstruire…

   En fait, l’Occident est placé devant un vrai défi qu’il faut relever : donner de lui une image nouvelle, qui ait sa source dans un amour inconditionnel de l’humain. L’amour que Dieu nous a donné et qui nous permet à notre tour d’aimer, sans conditions. Pour terminer sœurs et frères, c’est plus qu’un temple qu’il faut reconstruire : c’est un peuple pacifique, solidaire, calme et aimant. Et ce peuple, sœurs et frères, c’est nous.

Texte d’inspirations diverses.

Lien vers la prédication dominicale de Fr Matthieu Gauthier: Lâchez prise !