« Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. «
Homélie de Fr Hervé Ponsot.
Version phonique:
Version écrite :
Avant propos en ce qui concerne l’homélie de ce dimanche, car il y a une particularité qu’il faut préciser. Le texte de l’Évangile relate trois événements indissociables qui se produisent successivement: Un l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, le deuxième la veillée de Jésus et des disciples au Jardin des Oliviers, le troisième sa crucifixion le vendredi suivant, le Vendredi Saint. L’homélie dominicale de Fr Hervé Ponsot est prononcée avant la Passion du Christ, donc pour l’introduire et non pour la commenter.
Dimanche des Rameaux et de la Passion
Frères et sœurs, vous avez entendu comment le prophète Isaïe caractérise le disciple : « Le Seigneur Dieu m’a ouvert l’oreille pour qu’en disciple, j’écoute ». Écouter, sous-entendu son maître, et pas n’importe quelle voix bien sûr, voilà donc la caractéristique première du disciple : et nous allons connaître les différentes manières de la mettre en œuvre dans quelques instants lorsque nous sera lu le récit de la Passion. C’est en effet un évangile qui montre les différentes facettes de l’écoute :
Il y a la manière de Judas, qui tend certes l’oreille « serait-ce moi ? », qui fait donc comme s’il avait entendu, mais qui n’a prêté qu’une oreille distraite : il a d’autres projets que ceux que lui propose son maître, et il va donc le livrer par contrariété.
Il y a la manière des disciples rassemblés à Gethsémani, qui ont entendu, mais qui dorment au moment le plus important : ils n’ont entendu que jusqu’à un certain point, ils n’ont écouté qu’à moitié.
Celle de ceux qui ont entendu Jésus dans le temple, qui ont apprécié sans doute la teneur de ses propos, mais qui viennent quand même l’arrêter sur l’ordre de leurs chefs : ils n’osent pas passer à la pratique, désobéir et risquer leur propre vie ! Ils ont écouté mais ont peur des conséquences.
Une autre, la manière de Caïphe, le grand-prêtre, qui transforme la parole de vérité en blasphème pour ne pas l’entendre. Lui retourne le propos et se montre encore plus traître que le traître officiel, Judas.
Il y a encore la manière de Pierre, qui avait entendu la parole mais l’avait enfouie au fond de son cœur et dont il ne se souvient qu’après avoir renié son maître : l’écoute vient trop tard !
Et enfin à la manière de Pilate, qui fait comme s’il n’avait pas entendu et qui se lave les mains… Lui refuse d’écouter, ce ne sont pas ses affaires.
Alors, frères et sœurs, quelle peut être, quelle sera notre manière à nous ? Allons-nous nous, toujours en écho au prophète Isaïe, nous révolter, nous dérober ? Allons-nous écouter et suivre le Seigneur jusqu’au pied de la croix et même au-delà, avec Jean et Marie ? Que le Seigneur nous vienne en aide, qu’il nous donne sa force afin de n’être pas confondus.