Liturgie florale – Autel de la chapelle des Dominicains
Jn 13, 1-15
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Commandement nouveau
Aimer son prochain, ce n’est pas nouveau. C’est un commandement qui est le pilier central de la Loi de Moïse ! Alors pourquoi Jésus dit-il que ce commandement est nouveau.
Ce qui est nouveau, ce n’est pas de s’aimer les uns les autres, c’est de s’aimer comme Jésus : » Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres « .
Au cours de ce dernier repas pris avec les disciples Jésus montre un amour qui va plus loin que dans la Loi de Moïse, plus loin que tout ce que l’homme est capable de faire.
Il surprend ses apôtres en leur lavant les piedscomme le faisaient habituellement les esclaves. « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous « .
Jésus va à contre-courant de l’état d’esprit de ses apôtres qui cherchaient à savoir qui étaient le plus grand. Il se fait au contraire le plus petit et se met au service des autres.
Jésus donne sa vie. Il ne pense plus à lui. Le Seigneur fait jaillir en nous des sentiments de bonté, d’affection, d’amour et de pardon.
C’est au nom de cet amour que Jésus va accomplir ce geste très important. Il s’agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds. Geste fréquent chez les juifs car il y avait beaucoup de poussière sur les chemins. En temps ordinaire, un serviteur se mettait à la disposition du visiteur pour accomplir cette tâche. Ce qui est nouveau dans cet évangile, c’est que Jésus lui-même se fait serviteur. Nous comprenons l’étonnement de Pierre et son refus.
Nous sommes dans une société où l’individualisme est érigé en droit. Ce qui est prioritaire, c’est la protection de ses biens, des avantages acquis, de son bien-être, même si c’est au détriment du bien commun. Nous savons que cette attitude met en péril la vie en société, et plus largement l’humanité.
On court beaucoup après les honneurs, le prestige, le pouvoir. On se débarrasse de ceux qui font obstacle ou qui gênent. L’Évangile du Jeudi saint nous invite à prendre le contre-pied de cette orientation. C’est un commandement de Dieu lui-même. Se laver les pieds les uns les autres c’est être au service des plus faibles, des malades, des personnes sans défense. C’est une nouvelle façon de vivre.
Au soir du Jeudi Saint, les apôtres n’ont pas seulement entendu un discours. Ils ont vécu un événement qui a bouleversé leur cœur. Ils ne seront plus jamais comme avant. Pour nous chrétiens, la célébration de l’Eucharistie doit être de cet ordre. C’est un événement qui transforme en profondeur celui qui se laisse laver les pieds par le Christ.
Jésus est le premier à enlever sa tunique pour revêtir l’habit du serviteur. Nous aussi, nous devons nous débarrasser de notre orgueil qui nous empêche de rejoindre le Christ en toute vérité. C’est ce que nous rappelle inlassablement le pape François, une Église pauvre au service des plus pauvres.
Demandons donc au Seigneur de nous placer dans cet esprit d’amour et de service afin de tenter de transformer le monde actuel. Pour cela, ayons toujours présente en nos cœur cette parole de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »