8 décembre 2024 – 2e dimanche de l’Avent, année C
Ba 5,1-9 ; Ps 125 (126) ; Ph 1,4-6.8-11 ; Lc 3,1-6
Homélie du frère Arnaud Blunat
Ce 8 décembre restera à jamais inscrit dans nos mémoires avec les images de Notre Dame de Paris resplendissante de beauté.
Il y a un peu plus de cinq ans, elle était encore cette cathédrale, certes majestueuse, mais fatiguée par tant de siècles d’histoire, assombrie autant par la pollution extérieure que par le poids des souffrances des hommes.
Il a fallu ce terrible incendie un soir d’avril 2019 pour susciter un réveil, un élan sans précédent, une volonté de la reconstruire, de lui redonner l’éclat et la splendeur qu’elle avait lors de sa construction il y a 800 ans.
Par une heureuse coïncidence, nous entendons en ce deuxième dimanche de l’Avent des textes qui nous parlent de splendeur, de justice et de joie.
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ! Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel ! »
La prophétie de Baruch fait écho à celle d’Isaïe, plusieurs siècles après le retour de l’Exil.
Le Peuple d’Israël est alors dispersé, en diaspora à travers le proche Orient.
Le projet de Dieu est de pouvoir ramener son peuple à Jérusalem. Mais il veut aussi rassembler tous les hommes du couchant au levant dans son Royaume, manifester ainsi sa justice, faire rejaillir sur l’humanité toute entière sa gloire, le rayonnement de son amour.
Croyez vous que Dieu puisse se résoudre à voir notre monde sombrer et se détruire ?
Bien au contraire, et il fait tout pour susciter un nouvel élan, un réveil intérieur.
Alors aujourd’hui encore, laissons résonner en nous l’appel des prophètes, d’Isaïe à Jean Baptiste :
« préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ».
Oui, Dieu nous incite fortement à entreprendre ou à poursuivre un chantier immense de reconstruction, de restauration de grande envergure.
Dieu nous invite à faire de notre vie un passage, où Dieu va pouvoir enfin venir pour nous combler de la splendeur de son amour.
Il nous appelle à travailler plus activement à notre conversion pour hâter sa venue.
Chacun est appelé à voir ce qu’il peut faire pour redresser les passages tortueux, combler les ravins, aplanir les chemins rocailleux, autrement dit, sortir de nos enfermements égoïstes, chasser de nos vie amertume, colère, jalousie, affiner nos sentiments et harmoniser nos comportements.
La fête de Noël qui approche, n’est-elle pas l’expression d’une attente très profonde que nous portons, ce désir de pouvoir partager avec les autres l’amour qui vient de Dieu, la joie de se rassembler pour vivre déjà quelque chose du Royaume qui vient ?
Ne voyons-nous pas que Dieu vient faire grâce et pour cela, il nous exhorte à travers les propos de Saint Paul à progresser de plus en plus dans la connaissance de ce qui est juste, à discerner ce qui est important ?
Notre vie quotidienne a besoin d’être désencombrée de tant de choses futiles et superficielles, mais aussi de ce qui nous accable et nous attriste.
En ce jour où la cathédrale Notre Dame retrouve sa splendeur première, mais surtout où nous fêtons la beauté de Marie, la vierge immaculée, l’Immaculée Conception, c’est comme à notre splendeur originelle que nous sommes rendus. Marie est le reflet de la beauté qui réside au plus profond de nous, la dignité d’enfant de Dieu que le péché n’a pas atteint.
Par sa foi et son espérance, Marie nous permet de ne pas nous décourager dans les épreuves que nous traversons.
Par sa tendresse et sa pureté, elle nous aide à purifier nos regards et nos pensées, en accueillant l’amour de Jésus avec un cœur libre, confiant et joyeux.
Par son amour maternel, elle veille sur chacun de nous avec la même attention qu’elle avait pour celui qu’elle a porté et accompagné jusqu’au bout.
Oui, nous pouvons affirmer que par Marie, et avec Marie, le Seigneur fait vraiment des merveilles. Puissions-nous ainsi continuer notre marche vers Noël dans cette confiance renouvelée et dans l’attente des dons que Dieu nous promet. Amen.