5 novembre 2020 – Mémoire de St Guiraud, évêque de Béziers (XIIè s)
Ph 3,3-8 ; Lc 15,1-10
Prédication du frère Arnaud Blunat
Chers frères, chers amis qui nous suivez en ligne, nous avons souvent tendance à penser que l’évangile s’adresse d’abord aux autres. Et bien, les paraboles de la brebis égarée et de la pièce d’argent perdue nous montrent que c’est pour chacun de nous que le Seigneur part en recherche.
Les pharisiens se voyaient irréprochables puisque toute leur vie était tournée vers l’observance de la loi. Ils regardaient les autres avec hauteur et un certain mépris. Aussi, ne comprennent-ils pas que Jésus s’intéresse à ceux qui pèchent publiquement en menant une vie parallèle, ceux qui pratiquent des actes inacceptables, comme la compromission avec les puissances de l’argent et le pouvoir romain.
Leur regard ne peut pas entrevoir les efforts intérieurs secrets, que certains d’entre les publicains pourraient faire, et que Dieu seul connait. Leur jugement les tient à l’écart, afin de ne pas contracter une souillure extérieure. Pour eux la conversion du cœur est un principe théorique mais qu’ils n’ont pas su intégrer. Les avertissements des prophètes comme Jérémie, Amos, Osée, n’a servi à rien. Or Jésus n’est, ni plus ni moins, que dans l’exacte continuité de ces prédécesseurs.
Ce qu’il désigne à travers la brebis et la pièce retrouvés, c’est au fond chaque homme qui, à un moment ou à un autre, se place en situation de juge de son prochain tout autant que celui qui prend conscience de sa condition de pécheur. Au fond, pharisien ou publicain, chacun a besoin d’être sauvé, chacun a besoin de se laisser chercher et trouver. Il n’est jamais évident de se tenir ainsi en retrait, dans l’humilité, comme le publicain que Jésus décrira une autre fois, monté au Temple pour implorer la miséricorde du Dieu vivant.
Seigneur, aide-nous à ne jamais rester en deçà, au dessus, en surplomb, en poste de juge. Mais fais que nous soyons toujours réservés, prudents, humbles, bienveillants. C’est ainsi que tu te réjouiras et le ciel avec toi. C’est ainsi que tu nous donneras part à la vraie joie du ciel dès maintenant.