22 mai 2022
Sixième dimanche de Pâques, année C
Ac 15,1-2.22-29 ; Ps 66 (67) ; Ap 21,10-14.22-23 ; Jn 14,23-29
Homélie du frère Denys Sibre
L’Évangile de ce dimanche nous fait entendre certaines des dernières paroles de Jésus au soir du Jeudi Saint. Jésus laisse nettement entendre que l’heure de son départ approche. Mais pour le moment, il demeure encore avec ses disciples, plus pour longtemps. Et Jésus de donner non seulement les raisons de son départ mais encore de s’en réjouir.
– La première raison de nous réjouir de son départ tout proche, c’est la pensée que le Christ vit dans la joie de retrouver son Père: ‟Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez que j’aille retrouver mon père”.
A notre tour, nous pourrions lui dire : ‟Nous sommes heureux de te savoir à la veille de rejoindre le Père. C’est de chez Lui que tu es venu chez nous, pour nous. Nous ne pouvons oublier les paroles que le Père t’a demandé de nous transmettre. Et nous sommes heureux de savoir que ta glorification annonce la nôtre!”
– Il y a une deuxième raison de nous réjouir, c’est que le départ de Jésus est relayé par la venue et l’action de l’Esprit-Saint: ‟Il est utile pour vous que je parte, parce que si je ne pars pas, l’Esprit ne viendra pas!” Après la présence bien visible du Fils, voici la relève toute discrète de l’Esprit. Avant de nous quitter, Jésus nous assure qu’il ne nous laissera pas nous débrouiller tout seuls. Il va envoyer au plus intime de notre cœur un précieux compagnon, une présence toute de délicatesse, l’Esprit de Sainteté.
En ces jours qui précèdent la fête de Pentecôte, il est bon de faire mémoire de l’Esprit-Saint. Il est bon de nous rappeler quelques unes des grandes qualités de l’Esprit-Saint.
L’Esprit-Saint ce n’est pas quelque chose, c’est QUELQU’UN. Quelqu’un qui nous connaît et qui nous aime, quelqu’un que l’on peut connaître et aimer, quelqu’un qui est depuis toujours et pour toujours avec le Père et le Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire comme nous le proclamons dans notre Credo.
L’Esprit-Saint, c’est encore le maitre de l’impossible: il est capable de faire d’une jeune fille la mère du Sauveur et de faire d’une vieille femme stérile la mère du précurseur. Il est encore capable, et il l’a montré plus d’une fois au cours de l’histoire, de renverser des murs de béton, de faire fleurir des déserts et de planter l’espérance là où l’on croyait tout perdu. Il nous fait comprendre que si nous ne comptons que sur nous, nous n’arriverons à rien. Si nous nous en remettons à lui, beaucoup de choses peuvent devenir possibles.
L’Esprit-Saint, c’est encore le pédagogue de la prière. A chaque fois, il nous prend par la main pour nous conduire à l’école de la prière. C’est lui qui nous donne de nous reconnaître enfants du Père, plus encore de l’appeler ‟Abba, papa!” L’Esprit-Saint, c’est encore l’enseignant par excellence. Il nous rappelle tout ce que Jésus a dit et il nous aide à le comprendre.
C’est encore lui, l’Esprit-Saint, qui nous rend Jésus présent, proche, vivant, accessible. Grâce à l’Esprit-Saint, Jésus n’est pas un personnage du passé mais le vivant pour chacun de nous aujourd’hui.
L’Esprit-Saint c’est encore lui qui nous soutient à l’heure des épreuves et des tentations. Oui, à l’heure des grandes turbulences, il nous accompagne et nous donne la force d’avancer quand tout semble nous détruire.
L’Esprit-Saint, c’est encore lui qui éveille en notre cœur la soif de Dieu, le chant d’action de grâce et la parole de pardon pour le frère qui m’a blessé.
Merveilleux Esprit-Saint, on n’en finit pas d’évoquer ses hauts faits! On n’en finit pas de le louer!
En ces jours qui précèdent Pentecôte, appelons sa venue. Qu’il fasse de nous d’intrépides disciples du Ressuscité! Qu’il fasse de nous des enthousiastes, des Amis de Dieu et pourquoi pas des Saints!
– La troisième raison de nous réjouir du départ de Jésus, c’est qu’il annonce dans l’homme la mystérieuse présence de la Trinité : ‟Si quelqu’un m’aime, dit Jésus, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de Lui”.
Là où il y a l’Esprit, il y a aussi le Père et le Fils.
Voilà la merveille des merveilles : nous sommes maison de l’Esprit-Saint. Plus encore: nous sommes Temple de la Trinité Sainte. En nous, il y a plus que nous-même. Nous cohabitons avec Dieu qui habite au plus intime de notre salon intérieur! Mais nous n’y pensons pas assez parce que nous vivons trop souvent à la surface de nous-même et pas assez en profondeur.
Avec la pédagogie qui est la sienne, avec l’amour et la patience qui le caractérisent, l’Esprit-Saint nous invite sans cesse à quitter la surface pour la profondeur. Dieu avait dit à Abraham : ‟Va vers le pays que je t’indiquerai” (Gn 12); il nous dit la même chose: ‟va vers ton dedans, va vers le lieu de ton cœur, c’est là que tu me trouveras!”
Frères et sœurs, la descente au pays de l’intériorité n’isole pas, n’enferme pas. Au contraire, elle dilate le cœur en direction des autres. Les femmes et les hommes de grande intériorité sont en même temps des femmes et des hommes de grande charité. Tant de Saints nous le disent.
Tout cela nous amène à nous dire, frères et sœurs, la beauté et la grandeur de la vocation chrétienne. Nous avons de quoi être dans la joie. Et cette joie-là, personne ne pourra nous l’enlever!
A chacune et chacun de vous, frères et sœurs, je souhaite une belle préparation aux fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte!
Merci Cher Frère ,je n’oublie pas la retraite prêchée par vous même au Puy:Laissez vous conduire par l’Esprit.
Je me propose de suivre la neuvaine avant Pentecôte de retraite dans la ville.
Marie-Françoise