Jésus décide de se rendre avec ses disciples en territoire païen.
La Cananéenne qui vient à leur rencontre est une païenne.Pourtant, elle n’hésite pas à s’adresser à lui pour lui demander de guérir sa fille. Sans doute a-t-elle eu vent de la réputation de guérisseur de Jésus.Curieusement, celui-ci ne répond pas, ce qui incite ses disciples à lui demander de la renvoyer, car elle les poursuit de ses cris...Malgré tout, la Cananéenne continue de supplier Jésus d’intervenir pour son enfant. Il répond alors à cette femme qu’elle est une étrangère, une Cananéenne,et qu’il n’est envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël.
En disant cela, Jésus se situe résolument dans la perspective du projet de Dieu dont la première étape concerne le peuple d’Israël. C’est au peuple d’Israël et à lui seul qu’il est envoyé pour annoncer la venue du royaume de Dieu.Il commence d’ailleurs par justifier son refus d’intervenir : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Et puis, il finira par céder et a fera ce que la Cananéenne lui demande, sauver sa fille.
Pourquoi ce changement subit ? Parce qu’elle a la foi. « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
La foi n’est-ce pas cela : s’obstiner à faire confiance ?Jésus n’exige de la Cananéenne aucune des pratiques de la religion juive, seulement la foi. Son attitude envers la Cananéenne a été comprise alors comme un modèle d’accueil des païens, au nom de leur foi. Il semble bien que par cette parabole Jésus recommande aussi la persévérance dans la prière
Le Christ est d’abord venu pour les gens de son pays et lorsqu’il envoie ses premiers disciples en mission, il leur a dit: «Allez vers les brebis perdus d’Israël et non vers les païens et les Samaritains». Mais ensuite, à la fin de l’évangile de Matthieu, il élargit et universalise la mission : «Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle du salut». Il commence d’abord dans sa propre maison (Israël) pour aller ensuite vers les autres. C’est une véritable évolution de la conception qu’il avait au départ de sa mission.
La Cananéenne est l’une des figures les plus sympathiques de la Bible. Elle est la seule personne, dans les quatre évangiles, qui parvient à faire changer d’avis Jésus. Face aux Pharisiens, aux Sadducéens et aux Romains, Jésus a toujours eu le dessus. Dans les discussions qu’il a eu avec eux, et il a constamment évité les pièges qu’ils lui tendaient. Mais devant cette Cananéenne, il doit s’avouer conquis. Tout le monde a le droit d’être sauvé, et La pauvre femme, avec beaucoup de courage, se précipite aux pieds du Seigneur pour qu’il sauve sa fille. Quitte à se faire rabrouer, car elle sait très bien que c’est ce qu’elle risque en tant que païenne. Mais ce sont justement sa détermination, son humilité et sa grande foi qui provoquent l’admiration de Jésus et le convainquent d’exaucer sa demande.
Frères et sœurs, l’admiration de Jésus pour cette pauvre femme de Cananous invite cette semaine à réfléchirsur nos propres discriminations -et l’attitude à adopter envers ceux et celles qui sont différents de nous– ainsi qu’à nous encourager à persévérer dans nos prières. En définitive, la foi n’est-ce pas cela ? S’obstiner à faire confiance !