Il est venu pour tous…
Lc 4, 21-30
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.. »
Il est venu pour tous…
Tout d’abord, ce que nous dit Luc est stupéfiant à entendre. C’est la suite du récit de la semaine dernière où Jésus a inauguré son ministère en lisant Isaïe. Il avait affirmé qu’il y a une bonne nouvelle pour les pauvres, une libération pour les captifs, la vue pour les aveugles et la libération de l’oppression. Au début tout le monde était dans l’admiration, tous lui rendaient témoignage. Mais ceux qui l’avaient écouté jusqu’à présent avec attention, veulent à présent autre chose de plus sensationnel: un miracle par exemple. Et surtout, surtout, ils ne veulent pas entendre ce qu’ils considèrent comme une leçon de morale dans laquelle ils peuvent aisément se reconnaître.
Revirement inattendu…
À la fin tous devinrent à ce point furieux qu’on veut le mettre à mort. La première apparition publique de Jésus, sa première prise de parole au moment où sa cote de popularité était élevée, où tous avaient les yeux fixés sur lui, se termine par un revirement total de situation. L’écoute attentive de son auditoire se transforme en véritable colère.
Des causes bien humaines…
En fait, la raison de cette fureur est simple. Les prophètes proclament, au nom de Dieu, des vérités que ces gens ne veulent pas entendre. Ils dénoncent d’injustes privilèges et instaurent un monde où les pauvres et les malheureux retrouveront leur dignité. Comment ceux qui exploitent les pauvres et les malheureux pourraient-ils entendre un tel message sans broncher? Jésus leur impose une leçon qui est dure à entendre.
À la fin du texte, leur fureur est telle qu’il le sortent de la synagogue, puis de la ville. Lui, « l’enfant du pays » les déçoit, et ils ne peuvent supporter ses propos de vérité. Furieux et aussi certainement jaloux, ils veulent le tuer en le précipitant du haut de la falaise. Mais, l’heure n’est pas venue, il passe au milieu d’eux et va son chemin.
Ne nous excluons pas de cette assemblée injuste et obtuse des Nazaréens…
Nous aussi, trop souvent nous rejetons Jésus hors de nos décisions, hors de nos familles, de nos écoles, de nos professions, et plus généralement de notre quotidien. Il est vrai qu’ils sont nombreux aujourd’hui, (et peu-être en faisons-nous nous même partie ; vraiment à notre insu ?) et guère disposés à reconnaître le Fils de Dieu dans l’affamé, l’étranger, le mal-vêtu, le marginal et le prisonnier qu’il nous arrive de rencontrer, et dont certains, plus généreux, plaident la cause.
En vérité, nous reconnaissons comme parfaitement juste l’admirable utopie décrite par la bible et les évangiles, sans toute fois vouloir nous l’appliquer, et la traduire en engagement personnel.
L’Évangile de Luc indique que nos refus ne peuvent heureusement pas empêcher Dieu de poursuivre son plan avec d’autres. Au milieu du refus et de la violence de certains, Il continuera son chemin. Arrangeons-nous donc pour rester avec lui sur ce chemin.
Soyons de véritables chrétiens !
Sœurs et frères, l’Évangile d’aujourd’hui nous demande… me demande de dépasser les apparences pour atteindre l’essentiel. Que de fois je juge les personnes qui m’entourent, à la manière des habitants de Nazareth! Et pourtant… je crois fermement qu’Il est venu pour tous !
L’Évangile d’aujourd’hui nous demande… me demande de l’approfondir, de me nourrir de la Parole de Jésus, de lui faire confiance.
Alors, sommes nous… suis-je capable de suivre Jésus quand sa parole me dérange?
Sœurs et frères, le monde a besoin de chrétiens vraiment engagés et convaincus, et non pas tièdes ou défaitistes. Le monde a besoin de chrétiens qui croient vraiment en ce qu’ils croient. Il a besoin de chrétiens qui manifestent leur attachement à l’Évangile par des actes, par un engagement de tous les jours à suivre la parole de Jésus..
Le monde a plus que jamais besoin de notre adhésion, de notre témoignage, de notre courage…
Texte d’inspirations diverses.
Lien avec la prédication dominicale de Fr Arnaud Blunat : Jésus rejeté par les siens.
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