Je ne crois que ce que je peux toucher, de Fr Emmanuel Pisani

L’incrédulité de Saint-Thomas. Le Caravage

Caravage-l'incrédulité de saint Thomas

Jn 20, 19-31

 » Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. « 

 

Homélie dominicale de Fr Emmanuel Pisani:
Version phonique uniquement:
Le texte qui suit n’est pas la version écrite de l’homélie de Fr Emmanuel Pisani.

 

Textes d’inspirations diverses.
Croire uniquement si l’on peut toucher ?
             Dans l’ Evangile de ce dimanche, ce que Thomas demande à voir et à toucher, ce n’est pas le Jésus d’avant. Mais les plaies qui signalent sa victoire sur la mort. Par là, il n’est pas différent des autres disciples. Les dix (il n’était pas présent lors de la première apparition et Judas s’était suicidé) dont l’accès à la foi a bénéficié de la vue des cicatrices que le Fils porte à présent pour toujours. En retard sur eux de huit jours, il va cependant bientôt les surpasser dans la foi.
            A vrai dire, je ne sais pas si la foi de Thomas a dépassé celle des autres. Mais c’est la première fois que le Christ est directement appelé  “Dieu” par un disciple. Thomas ne se contente donc pas de s ‘émerveiller d’une résurrection qui aurait simplement révélé la puissance du Christ. Comme celle de Lazare par exemple. Il découvre, au-delà de toute puissance imaginable, la venue à lui d’un Dieu qui n’est comparable en rien á celui qu’il imaginait. Un Dieu transpercé par nos clous et nos lances. Une faiblesse divine plus forte que toutes nos violences.
            Tout d’abord Thomas refusait de croire si auparavant il ne voyait pas, et ne touchait pas. Aucune interprétation du texte ne peut infirmer cette évidence. Bien plus que d’un simple doute, il s’agissait carrément d’incrédulité. Et d’ailleurs Jésus lui dira plus tard: « Ne sois plus incrédule mais croyant”. Pour croire que la mort a perdu son pouvoir et que Jésus est à jamais vivant, il lui faut la présence nouvelle et réelle de celui qui a été crucifié. C’est seulement à cet instant qu’il accédera à la plénitude de la foi.
            Probablement c’est aussi à ce instant que Thomas découvre que les plaies du crucifié sont les blessures d’un amour sans mesure. Elles deviennent maintenant,  pour lui comme pour les autres apôtres, le signe d’une miséricorde sans limites. Jésus n’est pas venu jeter de l’huile sur le feu de leur remords, mais répandre sur eux son souffle. Le souffle de sa puissance d’amour et de pardon. « Recevez l’Esprit Saint », leur-dit-il, allez vous aussi annoncer et exercer la miséricorde du Père en mon nom à tous ses enfants.
            Mais de qui Jésus parle-t-il quand il déclare « heureux ceux qui croient sans voir”? Serait-ce de nous ? A mon humble avis, ce ne peut être que de nous, ceux qu’il appelle ses enfants. Nous qui vivons notre foi, sans avoir vus les stigmates que Jésus a révélés en présence de ses disciples, mais au contraire sous le régime du non-vu, doublé de celui de l’absence.
            Notre foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d’amour. C’est ce qu’Il a toujours voulu. Que Dieu continue de nous accompagner pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible, et qu’il n’est pas toujours nécessaire de voir ou de toucher pour croire.
Lien vers la liturgie florale du jour: Chargés de mission.

Une réponse à “Je ne crois que ce que je peux toucher, de Fr Emmanuel Pisani”

  1. Rétroliens : Fidélité à toute épreuve - Pro Veritate