La paix des pacifiques

Frères et sœurs, « la paix soit avec vous« . Mais vous connaissez sans doute l’avertissement de Jésus à ses disciples dans l’évangile de Jean : « Je vous donne ma paix ; je ne vous la donne point comme le monde la donne ». Il m’a semblé intéressant de voir comment chacune de nos lectures, qui contiennent toutes les trois le terme de paix, peuvent nous aider à mieux comprendre ce qu’il en est de cette paix pour Jésus.

Au livre d’Isaïe, il ressort clairement, ce qui ne surprendra aucun d’entre vous, que cette paix est un don de Dieu, mais surtout qu’elle est disponible en abondance et a priori durable. Le prophète nous dit en effet que sur Jérusalem, le Seigneur « dirige la paix comme un fleuve ». Cette abondance semble pourtant très éloignée de ce que nous pouvons constater dans notre monde, et à Jérusalem plus encore peut-être qu’ailleurs ! Nos paix, si je peux parler ainsi, sont le plus souvent le fruit d’un équilibre fragile et provisoire. Il y manque donc quelques éléments.

De la lettre aux Galates, nous apprenons qu’il existe une condition à ce don surabondant : il faut être « une création nouvelle ». Car c’est à « ceux qui marchent selon cette règle que sont transmis paix et miséricorde ». Autrement dit, il ne s’agit pas seulement de vouloir cette paix, mais d’abord de l’accueillir en soi, d’en faire une règle tout au long de notre vie personnelle.

Ceux qui vivent selon cette règle peuvent alors se présenter comme des porteurs de paix. Non pas n’importe quelle paix, mais celle de Dieu. Dans toutes les maisons où ils entreront, autrement dit dans chacune de leurs rencontres, ils pourront dire en vérité « Paix à cette maison ».

Tout semble clair, et pourtant Jésus ne garantit en rien que la réussite soit au rendez-vous. « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. » Oui, la paix est un don de Dieu qui n’est pas toujours bien reçu et le disciple peut se trouver dans une situation difficile, voire très douloureuse, pour l’avoir proposée. Mais si cette paix est perdue pour ceux à qui elle est offerte, elle ne l’est pas pour celui qui l’offre, elle lui est redonnée. Non pas tant pour la conserver par devers lui, mais pour l’offrir à plus accueillant.

Frères et sœurs, nous voulons tous la paix, pour en jouir personnellement et inséparablement pour la transmettre. Ce n’est pas notre cadeau, mais celui de Dieu. Prenons donc le temps de l’accueillir, dans la prière, les sacrements et l’abandon à Dieu. Ensuite, mettons-la en œuvre en toute occasion dans nos environnements quotidiens, familial, amical, professionnel, politique. Reçue ou non, elle ne sera jamais perdue.

« Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu ».

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*