L’Heure de vérité…
Premier dimanche de l’Avent.
Mt 24, 37-44
» Veillez donc, car vous ne savez pas quand votre Seigneur vient. »
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Homélie dominicale de fr Damien Duprat: Notre Sauveur est déjà parmi nous…
Version phonique:
Version écrite:
Notre Sauveur est déjà parmi nous.
Jésus va revenir ! Il l’a promis, et nous rappelons cette promesse par exemple quand nous disons le Credo : « il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Ou encore, dans l’anamnèse, à chaque messe après la consécration du pain et du vin, nous disons au Seigneur : « nous attendons ta venue dans la gloire » (ou une formule équivalente).
Il est venu une première fois pour nous sauver. Il reviendra pour évaluer la manière dont nous nous serons laissé sauver par lui ; c’est cela qui fera la différence entre ceux qui seront pris dans la gloire avec lui, et ceux qui seront laissés. Le critère de tri sera l’attitude profonde de chacun envers Dieu qui se manifeste dans le secret du cœur.
Jésus nous annonce aussi que son retour peut intervenir à tout moment, et que ce sera à une heure que nous ne pensons pas. Donc, le seul moyen d’être prêt pour le jour où il reviendra, c’est d’être prêt maintenant ; autrement dit, comme nous y a appelés saint Paul, de rejeter les œuvres des ténèbres et de nous revêtir des armes de la lumière.
Mais, me direz-vous, si nous quittons ce monde avant que Jésus revienne ? C’est bien sûr possible ! Mais au fond, c’est exactement la même chose : nous ne connaissons pas la date de notre mort, et nous croyons qu’à ce moment les jeux seront faits, pour ainsi dire. Quand nous serons passés dans l’au-delà, il ne sera plus temps de nous mettre à veiller si nous avons négligé de le faire en cette vie. Suivons donc l’exemple des scouts, qui disent : « toujours prêt » ! Prêts à servir, et d’une certaine manière aussi, prêts à rejoindre le Seigneur au-delà de notre vie terrestre.
Chaque instant qui s’écoule nous rapproche du moment où nous aurons à rendre compte à Dieu de ce que nous aurons fait. À nous de faire en sorte que ce rapprochement ne soit pas seulement temporel, mais que chacun de ces instants nous rende aussi plus proches de Dieu par le cœur. Que le chemin de notre vie soit une succession de pas que nous faisons vers lui, comme les nations qui montent vers Jérusalem dont nous parlait Isaïe, comme les pèlerins du Psaume 121, que nous avons chanté.
Cela peut paraître idéaliste ; déjà, notre vie passée n’a peut-être pas été un chemin continu vers Dieu ; alors, pourquoi la suite de notre vie serait-elle différente ? pour quelles raisons quitterions-nous maintenant certaines médiocrités auxquelles nous nous sommes peut-être habitués ?
La raison en est simple : Dieu nous aime ! Si le Fils éternel de Dieu a pris notre chair en Jésus-Christ, ce n’est pas parce qu’il en aurait eu un quelconque besoin ! C’est uniquement parce que l’humanité en avait besoin pour retrouver la vie véritable ; et Dieu veut nous donner cette vie parce qu’il nous aime. Son amour envers nous est aussi la seule raison pour laquelle il nous offre chaque instant de notre existence comme un nouvel espace où il nous appelle à lui rendre amour pour amour.
C’est aussi par amour pour nous qu’il ne se contente pas de nous attendre au bout du chemin ; et n’allons pas croire, ce qui serait encore plus faux, qu’il nous attend au tournant ; au contraire : il nous accompagne au long du pèlerinage de notre vie.
Ce que nous attendons, et qui ne s’est pas encore produit, c’est son retour glorieux, qui sera visible par tous comme est visible un éclair qui illumine le ciel. Pourtant, notre Sauveur est déjà parmi nous, d’une façon perceptible seulement avec la lumière de la foi : c’est la foi qui nous fait reconnaître dans le pain et le vin consacrés la présence du Ressuscité ; c’est aussi la foi qui nous assure que Dieu nous pardonne réellement nos fautes passées quand un prêtre prononce pour nous les paroles de l’absolution ; c’est encore la foi qui nous dit que nous sommes chacun pour notre part les membres du Christ.
Nous ne sommes donc pas seuls sur la route de notre existence ; nous avons près de nous Jésus, et pas seulement lui, mais encore tous nos frères et sœurs qui font comme nous partie de l’Église. Celle-ci est le moyen par lequel Dieu sauve l’humanité, comme l’arche avait sauvé Noé et ses proches au temps du déluge. L’Église est le lieu unique et indépassable où Dieu lui-même nous offre tout ce dont nous avons besoin pour nous tenir prêts à l’ultime rencontre avec lui ; ce sera une rencontre d’un genre nouveau, l’heure où tout sera dévoilé, l’heure de vérité totale.
Si nous négligeons de nous y préparer, quand cette rencontre viendra nous voudrons la remettre à plus tard, mais ce ne sera pas possible ; au contraire, si nous orientons nos pas vers ce rendez-vous, nous aurons hâte qu’il arrive et nous dirons : viens, Seigneur Jésus !
Fr. Damien Duprat op.
Lien vers la décoration florale du jour : Le Jour s’approche…