Patience et persévérance… de Fr Rémy Bergeret.

Sainte Julienne de Cornillon reste éveillée pour implorer Jésus.

Philippe de Champagne – 1602-1674

La patience et l'espérance deSainte Julienne de Cornillon(1191-1258)qui veille en implorant Jésus

Mc 13, 33-37

« Il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. »

 

Homélie dominicale de Fr Rémy Bergeret.

Version phonique 1ère partie.

Version phonique 2ème partie.

Version écrite:

   Patience et persévérance.

   « Veillez ! » Cela sous-entend d’abord « ne vous endormez pas » comme les disciples à Gethsémani, alors que l’heure est à la prière, au soutien du Maître. Mais « veillez » ne s’applique pas à la pièce de théâtre  « En attendant Godot », attente que l’on sait vaine. Ou encore le Désert des Tartares où un fortin de soldats guette un ennemi qui ne viendra pas. Non, pour les croyants, il s’agit de rester éveillés, les yeux ouverts comme les chouettes dans la nuit, dans une attitude contemplative.

   On peut penser aussi à une authentique veille -le fait de guetter- qui se vit, s’expérimente dans trois lieux majeurs de la société: l’hôpital, avec le médecin de garde qui peut être averti d’une urgence et prêt à intervenir de suite; c’est un métier très spécifique dans le monde de la santé. Et puis l’armée où la nuit est divisée en quarts de veille, surtout dans les périodes et zones de guerre, bien sûr. Enfin, la marine civile, les pêcheurs qui s’en vont au loin et qui sont confrontés à des dangers; il est nécessaire qu’un matelot veille durant la nuit.

   Les croyants en général, les chrétiens en particulier ne relèvent pas directement de ces clichés. Et pourtant, ils sont concernés par les mêmes réflexes à acquérir. Mais pourquoi veillons-nous au juste ? Qu’attendons-nous ? « Quand ce sera le moment » (favorable) de quoi ? « le retour du maître de maison » Et qui est-il celui-là ? Jésus-Christ. Ainsi, cette veille n’est pas aveugle ou aventureuse puisque nous veillons, guettons le retour de Quelqu’un qui est déjà venu. C’est précisément ce que nous allons célébrer à Noël, sa 1ère venue et nous attendons son retour dans la gloire, sa 2ème venue.

   Entre ces deux grands événements, l’Incarnation et la Parousie qui sont véritablement cosmiques, planétaires, que faire ? Deux réalités à vivre, d’abord ce que j’appelle des petites venues, non par leur contenu mais parce qu’elles se répètent et font partie de notre ordinaire, de notre quotidien, cf Ac 2,42. L’écoute de la Parole de Dieu, la prière, l’Eucharistie, la charité. A chaque fois que nous expérimentons ces réalités, Dieu se manifeste, se rend présent, vient nous visiter : Il vient et Il est là. La routine, l’habitude émoussent quelque peu notre désir de goûter Dieu à chacune de ses petites venues, si importantes pourtant.

   Et puis la deuxième réalité à vivre: ces petites venues constituent un entraînement à la 2ème grande venue en nous aidant à garder vif le désir de voir Dieu.

  Confiance et espérance.

   Ces réalités spirituelles sont à goûter mais pour ce faire, il y a deux qualités à développer: une disponibilité dans la durée (ce qu’on appelle la persévérance). Ce n’est pas évident car l’Église attend depuis…2000 ans, jusques à quand, Seigneur ? Et puis le discernement pour repérer les signes des temps: en clair être prêt, se préparer dans la confiance et l’espérance. C’est ce que le temps de l’Avent nous propose une fois encore, cette année. Alors, bon Avent !

Fr Rémy Bergeret op.

Lien vers la décoration florale du jour: Il est venu… Restez éveillés, il reviendra.