Tiens-moi éveillé sur le chemin qui me conduit jusqu’à Noël.
Mt 24, 37-44
« Veillez pour être prêts »
Prédication dominicale de Fr Denys Sibre:
Version phonique:
Version écrite:
Le temps de L’Avent.
Avec le temps de l’Avent qui s’ouvre en ce dimanche, mais oui c’est le début d’une nouvelle année !
Alors souhaitons-nous les uns les autres une belle et sainte année nouvelle dans le Seigneur.
C’est donc aujourd’hui le premier dimanche de l’Avent…
AVENT, ce terme signifie venue, joyeuse arrivée, événement …
Une fois de plus, nous sommes invités à nous préparer à faire solennellement mémoire de la première venue, de la joyeuse arrivée du Christ à Noël, du premier avènement sur la terre des hommes.
Cette première venue du Christ, son premier avènement, c’est Dieu en son Fils Jésus qui vient parmi les hommes, nous manifester l’immense amour qu’est le sien pour tous et pour chacun. C’est Dieu qui s’immerge dans le monde, le fragile, le vulnérable, le localisé, le mortel. Par sa venue, par sa personne, il ennoblit l’histoire des hommes, leurs langues, leurs cultures, leurs combats. Depuis ce jour, rien de ce qui est humain n’est étranger à Dieu fait homme.
Il y aura une deuxième venue du Christ, son deuxième avènement, son retour à la fin des temps. Toute l’écriture nous le dit et la longue histoire de l’Eglise le proclame. Mais, nul n’en connait ni le jour ni l’heure. Ce sera alors la Pâque de l’univers. Passage d’un monde à un autre. Passage définitif pour un monde définitif. Quand je dis fin des temps, je ne dis pas écroulement mais accomplissement. Oui pour nous chrétiens, ce que nous appelons fin du monde ce ne sera pas un épuisement mais un épanouissement lorsque le Christ, tel un jeune marié au matin de ses noces, viendra comme il l’a promis chercher son Épouse, l’Eglise, qui pour lui se sera faite belle.
Adossé au premier avènement du Christ, le chrétien se prépare à vivre le second. Il s’y prépare en devenant de plus en plus un homme d’attente, d’une attente forte orientée vers le retour du Christ. Et dans ce contexte d’attente, rien n’est à négliger. Nul n’est dispensé d’attendre. Tous sont invités à entrer dans cette grande dynamique de l’attente. Les temps sont brefs. Tout passe vite et très vite. N’attachons pas d’importance à ce qui n’en a pas. Ne gaspillons pas le temps qui nous est donné comme on le faisait aux jours de Noé. Vous le savez bien, du temps nous n’en sommes pas propriétaires mais bénéficiaires. Dieu nous donne le temps à vivre comme il nous donne la vie à vivre. Changeons, et il n’est jamais trop tard pour le faire, notre regard sur les gens et sur la création. Et surtout vivons sur le qui-vive, toujours prêts à accueillir le Dieu qui vient.
Oui, le temps d’attendre est bien là !
Ne soyons pas de ceux qui n’attendent plus rien au-delà des satisfactions immédiates.
De ceux qui n’attendent plus rien comme le jardinier du domaine qui dort pendant que le voleur perce le mur de clôture.
Ou de ceux qui n’attendent plus rien comme le désenchanté qui n’a que des regrets et qui s’en vient à dire : » Tout ça, ça ne sert à rien ! «
Frères et sœurs, soyons des éveillés comme le rappelle aujourd’hui avec insistance l’Apôtre Paul dans son Épître aux Romains.
Gardons les yeux grands ouverts tout au long de la nuit de notre vie parce qu’une nouveauté inouïe nous est offerte !
On ne peut s’endormir quand le Seigneur vient à nous !
On ne peut s’endormir quand il nous a promis de se donner à voir à nos yeux !
Alors, aujourd’hui avec le psalmiste, nous pouvons chanter : « Vers Toi Seigneur, j’élève mon âme ! Vers Toi Seigneur j’élève tout mon désir, désir de Te voir un jour, désir de voir Ta Face, désir d’être un jour rassasié de Ta présence, de la beauté de Ton Visage ! »
Oui, la longue histoire des Saints nous le dit : ceux qui ont attendu de toute leur âme, de tout leur cœur, de tout leur désir, ont été largement exaucés, bien au-delà de leur attente. Je pense à Marie de Nazareth ; à Nathanaël sous son figuier; au centurion romain dans sa maison; à Charles Foucault dans son désert; je pense à bien d’autres qui ne sont pas loin de nous et peut-être même parmi nous. Aucun de ceux-là n’a laissé s’éteindre la lampe du désir vigilant.
Finalement, le temps de l’Avent est bien plus qu’un temps préparatoire à la fête de Noël. Il vient nous rappeler une des caractéristiques la plus fondamentale de la vie chrétienne qui est d’être toujours en attente de Quelqu’un qui est venu, qui reviendra et qui revient sans cesse.
Ainsi, notre vie chrétienne c’est un immense Avent, une immense attente, une immense veillée, sans frontière et sans mesure.
Qu’il est précieux ce temps d’aujourd’hui qui nous est donné à vivre ! Parce que le rôle du temps qui passe c’est d’attiser notre désir, de le creuser, de l’approfondir.
Oui, on peut le dire, le temps nous rend humbles devant Dieu et nous ramène à l’essentiel…Devenons paisible attente de ce Celui que nous aimons, et qui nous attend bien plus que nous l’attendons !
Fr Denys Sibre op. Montpellier-Année A.
27 novembre 2016.
Lien vers la liturgie florale du jour: Préparons-nous…