Liturgie florale – Autel de la chapelle des Dominicains
Mt 5, 38-48
« Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».
Ultime perfectionnement … Aime ton ennemi.
Devant le mal que quelqu’un peut nous faire de manière injuste, deux réactions sont possibles. Tout d’abord nous venger en adoptant l’attitude « œil pour œil, dent pour dent », ou bien nous laisser envahir par la rancœur et la culpabilité. Dans tous les cas ce sont là deux manières de nous laisser envahir par le mal, et contre lesquelles nous devons lutter.
Dans le chapitre précédent de l’Évangile, Mathieu annonçait les nouvelles règles, ou commandements énoncés par Jésus, comme un perfectionnement de La Loi. Aujourd’hui il va plus loin encore.
La vengeance ou l’amour pour nos ennemis sont au cœur de ce cinquième chapitre de l’évangile de Saint Mathieu.
En sachant que nous avons parfois beaucoup de mal à pardonner, nous devons absolument nous demander comment faire pour réussir à aimer ceux qui nous persécutent et nous font souffrir. En outre dans une de ses nombreuses homélies, le pape François s’est d’ailleurs particulièrement attardé sur cette difficulté, et s’est demandé comment il était possible de pardonner et d’aimer ses ennemis.
C’est pourtant bien cette route que Jésus nous demande de suivre pour parvenir à notre salut … Oui, mais comment aimer ceux qui, repus et cupides, ne se soucient pas du malheur des autres ? Comment aimer ces individus qui ne cherchent que leur intérêt sans se soucier du mal qu’ils peuvent faire. Pas facile !
En conséquence, pour résoudre ce problème, aujourd’hui Jésus nous invite à nous tourner vers le Père. Son amour est pour tous ; il est pour les bons et pour les méchants. Saint Paul qui persécutait les chrétiens ne s’est-il pas laissé transformer par cet amour ? Jésus propose deux démarches à ses disciples d’hier, et d’aujourd’hui. Elles sont le chemin possible de conversion pour l’homme, afin d’éviter que son cœur ne s’alourdisse dans le péché de la haine et de la violence. Il y a d’un côté la démarche marquée par l’expression « vous avez appris qu’il a été dit » et, de l’autre, celle signifiée par la phrase « mais moi je vous dis… ».
Nous sommes donc tous appelés à imiter la perfection du Père dans la perfection de l’amour. Jésus nous montre le chemin : il a pardonné à ses ennemis. Il est plein de tendresse quand il reçoit Judas au mont des Oliviers, alors que certains disciples, pensaient eux à la vengeance. Aujourd’hui, le Christ nous demande d’aimer nos ennemis. La formule « œil pour œil, dent pour dent « n’a plus cours !
Comment faire ? C’est lui qui nous donne la réponse : « Priez, priez pour vos ennemis. » La prière fait des miracles. Aimer comme Jésus a aimé, c’est pardonner comme il a pardonné à ceux qui l’ont condamné et crucifié. Dans cette démarche, Jésus est dans la logique de l’Esprit d’amour. Elle seule peut faciliter l’accès au Royaume, elle seule est la solution.
Jésus termine donc son enseignement sur la montagne en précisant que si l’homme est fait pour ressembler à Dieu, il doit s’engager dans une démarche de sainteté. Il faut donc qu’il commence par pardonner son ennemi, et ensuite l’aimer comme son propre frère.
En définitive, nous avons donc un choix à faire : soit nous comporter comme des païens, à l’image de tous ceux guidés par la seule préoccupation d’eux mêmes, ou alors, comme de dignes fils de Dieu soucieux de leur prochain. A présent, des rapports d’amour plus forts que jamais doivent s’établir entre le Père, le Fils, les disciples, et le prochain. En tenant compte que le terme « le prochain » inclut dorénavant celui que l’on considérait auparavant comme son ennemi, celui qui le plus souvent était haï. C’est l’ultime perfectionnement de notre conduite que le Christ nous demande d’adopter. Si nous y parvenons, assistés par L’Esprit Saint, alors nous serons parfaits comme notre Père céleste est parfait.
Texte d’inspirations diverses.
Lien vers la prédication du jour de Fr Rémy Bergeret : L’Esprit à notre secours.